Expulsés de Cachan : Un logement, des papiers, une école pour tous!06/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1988.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Expulsés de Cachan : Un logement, des papiers, une école pour tous!

Au moment où nous écrivons, cela fait trois semaines que les expulsés de Cachan sont entassés à 200 dans un gymnase. Jusqu'à maintenant, volontairement, le gouvernement ne propose aucun relogement correct. Les seules offres ont été provisoirement des hôtels de type «Formule 1», dans des zones industrielles, sans possibilité de faire la cuisine, sans tenir compte des lieux de travail et de scolarisation, et assortis de loyers, si les familles souhaitent y rester, qu'elles ne pouvaient pas payer.

Des hébergements, eux aussi provisoires, mais dans des conditions moins scandaleuses, proposés par des maires ont été refusés par le préfet, comme un foyer vide pour jeunes travailleurs de 300chambres à Cachan, ou les locaux inoccupés du CEA à Limeil-Brévannes.

Sarkozy, à l'université d'été du Medef, a même eu le culot d'ironiser sur ce drame: «Quand les expulsés se sont installés sur le trottoir, j'ai fait évacuer le trottoir et le maire PS de Cachan a décidé de les accueillir dans le gymnase. Eh bien maintenant, c'est son problème.» Et cela a bien fait rire cette assemblée de patrons!

Les enfants ont pu effectuer, lundi 4 septembre, leur rentrée scolaire, mais la police tourne en permanence dans le quartier du gymnase, multipliant les contrôles au faciès. Chaque jour, plusieurs personnes sont arrêtées. Les policiers procèdent à des interpellations de squatters relogés en hôtel par la préfecture, dont certains sont maintenant en centre de rétention, menacés d'expulsion. Un couple détenu a même été séparé de son enfant de deux ans et demi, placé en foyer d'Aide sociale à l'enfance, avant que le ministère de l'Intérieur, étant donné l'état de santé précaire de l'enfant, ne revienne sur cette mesure, sans régulariser pour autant cette famille. Désespérés, sept sans-logis du gymnase sont en grève de la faim depuis le 22 août.

Plusieurs Maliens sans papiers ont déjà été expulsés. Pour éviter que se répètent des incidents empêchant ces expulsions lors des embarquements en avion, le gouvernement recourt maintenant à des pilotes sélectionnés pour leur adhésion à cette politique, comme cet ancien maire UMP aux commandes de l'avion sur lequel le jeune Nigérian Jeff a été expulsé la semaine dernière. Lorsque des passagers ont protesté, ce pilote a fait monter la police à bord pour arrêter et débarquer les protestataires.

Devant de tels agissements révoltants du gouvernement, il faut marquer notre solidarité avec les expulsés de Cachan qui réclament un logement, des papiers, une école.

Partager