Exonérations de cotisations pour les petites entreprises : Le puits sans fond des cadeaux aux patrons06/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1988.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Exonérations de cotisations pour les petites entreprises : Le puits sans fond des cadeaux aux patrons

«Conformément au cap fixé par le président de la République, nous voulons avancer vers la suppression de toutes les charges au niveau du smic pour les entreprises de moins de 20 salariés», a déclaré Villepin à l'issue de son séminaire gouvernemental à Troyes dans l'Aube, confirmant ainsi les promesses faites au Medef.

À compter du 1er juillet 2007, les 2,1% de charges patronales restant à la charge des entreprises de moins de 20 salariés seront supprimés pour les salaires au niveau du smic. Cette mesure coûtera 320 millions en 2007, puis 640 millions en année pleine. Du côté des patrons, ce cadeau a été chaleureusement salué.

Pour justifier cette énième mesure propatronale, le Premier ministre a invoqué, encore et toujours, sa prétendue lutte contre le chômage. «C'est à la fois utile au niveau de l'emploi, et équitable au regard des contraintes particulières de ces entreprises.»

Pourtant, quelques jours auparavant, la Cour des comptes avait fustigé les exonérations de charges en général, les qualifiant de «dispositif incontrôlé», au coût «très élevé» et à «l'efficacité quantitative incertaine».

En effet les exonérations de cotisations patronales vont dépasser en 2006 les 24 milliards, sans compter donc cette nouvelle mesure. La Cour des comptes, critiquant la dérive inflationniste des cadeaux gouvernementaux, rappelle que, mécaniquement, chaque augmentation du smic alourdit la facture du budget de l'État de 600millions d'euros. Ces cadeaux gouvernementaux faits aux patrons affectent également les comptes de la Sécurité sociale, puisque le gouvernement ne compense pas entièrement, malgré la loi, le manque à gagner. Pour 2006, cette non-compensation coûtera à la Sécurité sociale de deux à trois milliards d'euros.

La semaine dernière, pendant la grand-messe du Medef, les patrons, par la voix de Laurence Parisot, avaient exigé du gouvernement «de faire des efforts encore, de ce point de vue-là (les prélèvements fiscaux et sociaux), pour alléger le fardeau des entreprises». Il n'y a pas à dire, les patrons en veulent toujours plus.

Partager