Profits en hausse, salaires en baisse11/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1984.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Profits en hausse, salaires en baisse

Depuis une dizaine de jours, les grandes entreprises françaises publient leurs résultats semestriels. À part le secteur de l'automobile, qui n'atteint pas les taux de profit espérés, les bénéfices nets sont globalement au beau fixe, voire exceptionnels pour les banques (+ 23% pour BNP-Paribas), les assurances (+ 20% pour Axa) et des groupes comme Danone (+103%). Satisfait, le ministre des Finances, Thierry Breton, s'est empressé de saluer la «bonne croissance économique de la France».

«Croissance» des dividendes des actionnaires, certes. Selon les milieux financiers, plus de 24milliards d'euros leur ont été versés en 2005 et en 2006 la somme devrait être encore plus rondelette.

Si les patrons et les actionnaires ont de quoi se réjouir, il n'en est pas de même pour les travailleurs, pour qui il n'y a pas de «croissance» des salaires. Au contraire: l'an passé, le nombre de salariés payés au smic a atteint, pour la première fois en France, le chiffre record de 16,8%. Et la précarité et le blocage des salaires sont le lot de travailleurs toujours plus nombreux. Ainsi, chez Axa, les syndicats dénoncent la constante pression sur les «coûts salariaux», le refus des augmentations et les écarts de salaire entre les hommes et les femmes. Chez Danone, 20% des salariés sont des travailleurs précaires. Chez Renault, dans l'usine de fabrication de la Clio 2 à Flins, les intérimaires constituent sur certaines chaînes près de 70% des effectifs. Enfin, à la Société Générale, les syndicats notent la présence croissante d'intérimaires, dont certains ont plus de dix ans d'ancienneté au sein de la banque sans pour autant obtenir d'embauche définitive...

Pas la peine de chercher d'où provient l'enrichissement des actionnaires. Il est dû à l'appauvrissement des salariés!

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