Nucléaire : Les mensonges de l’État français11/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1984.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nucléaire : Les mensonges de l’État français

Un chercheur de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a établi le lien entre les essais nucléaires français réalisés dans le Pacifique et l'augmentation des cancers de la thyroïde observée en Polynésie ces vingt dernières années.

Il demande que les archives de l'armée française soient accessibles, afin de connaître le détail de chaque essai et l'ampleur des retombées radioactives dans la zone concernée. Une transparence qui devrait aller de soi.

Au total, de 1960 à 1996, la France a effectué 210essais nucléaires, dont 17 au Sahara et 193 en Polynésie.

Entre 1966 et 1974, elle a procédé à 41essais nucléaires aériens sur les atolls polynésiens de Mururoa et Fangataufa, à 1200km au sud-est de Tahiti, et ce, malgré la signature par la France, en 1963, d'un traité d'interdiction des essais dans l'atmosphère. Le 2juillet 1966, elle a fait exploser une première bombe nucléaire de 30kilotonnes au centre de l'atoll de Mururoa (à titre de comparaison, la bombe à l'uranium lâchée par les États-Unis sur Hiroshima en 1945 avait une puissance de 20kilotonnes). Le 24 août 1968, la première bombeH française, d'une puissance de plus de 1000kilotonnes, était expérimentée au-dessus de Fangataufa.

Durant toute cette période, des augmentations de la radioactivité ont été mesurées par des laboratoires aux confins de la Polynésie française. Mais l'État français n'a eu de cesse de cacher d'abord, puis de minimiser les conséquences pour les populations du Pacifique, et pour le personnel civil et militaire envoyé sur place.

Ainsi, en juillet1966, sur les îles Gambier (les atolls habités les plus proches des essais nucléaires), il y avait «une contamination 142fois plus élevée que dans la zone interdite de Tchernobyl», chiffre confirmé du bout des lèvres par le ministère français de la Défense... en 1995, soit trente ans après!

En rechignant à ouvrir ses archives, l'État français se montre fidèle à lui-même: menteur et méprisant les intérêts et la santé de la population, qu'elle soit française ou polynésienne.

Et pourquoi ces essais? Pour montrer aux puissances rivales de la France qu'elle a sa place dans le club très fermé des puissances nucléaires. Pour dissuader? Non! Pour jouer les gros bras auprès d'autres pays. Et cela n'empêche pas la France de se poser en professeur de vertu auprès de l'Iran, soupçonné lui aussi de vouloir sa bombe!

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