La Poste – Paris 13 : Fermeture, licenciements collectifs et violation de la loi11/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1984.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Paris 13 : Fermeture, licenciements collectifs et violation de la loi

Brutalement, le 17juillet dernier, la direction de LaPoste faisait savoir par courrier, via l'un de ses cadres régionaux, qu'ordre était donné pour fermer le restaurant d'entreprise de Paris13, avec, dans la foulée et sur-le-champ, le licenciement collectif des 11salariés qui y travaillaient. Cette façon de faire, en pleins congés, est tout à fait digne des méthodes de ces patrons-voyous que la presse a eu l'occasion de dénoncer.

En fait, les salariés menacés de licenciement sont dits «de droit privé», mais employés pour certains depuis plus de vingt-cinqans. LaPoste a demandé qu'ils soient immédiatement convoqués à des entretiens individuels, afin de procéder à leur licenciement économique.

La seule «justification» officiellement donnée par la direction de LaPoste à cette fermeture et à ces licenciements «économiques» serait la nécessité de travaux importants. Ce motif, refusé par une jurisprudence constante, est un mensonge. En réalité, il s'agit de réaliser une plus-value immobilière par la vente de l'immeuble qui accueille entre autres la cantine, qui sert également de restaurant d'entreprise à d'autres salariés du quartier.

Pour couronner le tout, LaPoste utilise pour son mauvais coup les services d'un syndicaliste complaisant, qu'elle a fait mettre à la tête d'une association fictive censée «gérer» cette cantine, alors que c'est LaPoste qui possède, finance, contrôle et dirige tout. C'est d'ailleurs elle qui donne les instructions écrites ou orales à cet individu, qui a reçu la charge de conduire les entretiens de licenciement.

Le personnel, soutenu par les sections locales de la CGT et de SUD, n'a pas accepté et a réagi. Il a reçu l'appui de plus de 300postiers et utilisateurs du restaurant. Il a refusé de se rendre aux convocations des entretiens individuels de licenciement et a dénoncé publiquement par voie de tract les violations de ses droits, comme de toutes les procédures prévues dans le code du travail.

Du coup, la direction régionale de LaPoste de ParisSud a fait mine de suspendre les procédures et a reçu les salariés, soutenus par les deux syndicats. Cependant, à peine cet entretien avait-il eu lieu qu'elle reconvoquait les salariés pour un nouvel entretien de licenciement. Ceux-ci ont réagi en faisant grève lundi 7 août, jour des premières convocations.

Devant ces nouvelles réactions, la direction de LaPoste, elle qui se prétend «étrangère à la cantine», acceptait de recevoir les salariés par le numéro2 de la direction régionale. Le discours se voulait beaucoup plus enjôleur: «Faites-nous confiance», «Nous allons tout faire pour vous trouver un emploi à tous à La Poste», «Les examens seront de pure forme». «Mais», et ce «mais» changeait tout, «vous devez d'abord accepter d'être licencié et d'aller vous inscrire à l'ANPE». La loi a même prévu les reclassements avant licenciement mais, pour les éviter, LaPoste vient d'inventer une nouvelle procédure: «On licencie d'abord et on discute après.»

La direction de LaPoste est tout à fait consciente de la totale illégalité de ce qu'elle fait. Mais elle espère que sa notoriété lui permettra de pouvoir imposer ce coup de force. Il faut espérer que le personnel de LaPoste aura à coeur de soutenir ces salariés menacés dans leur emploi, leur avenir et celui de leur famille. En mettant en échec ces licenciements c'est aussi son avenir et ses droits qu'il défend.

Partager