Hôpital Saint-Antoine – AP-HP (Paris) : Dans la chaleur de l’été03/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1983.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Saint-Antoine – AP-HP (Paris) : Dans la chaleur de l’été

Fin mars le personnel du service d'hématologie alertait la direction de l'hôpital Saint-Antoine de l'AP-HP par une lettre collective des difficultés de travail: manque de personnels infirmiers et aides-soignants ( postes vacants, congés maternité et arrêts maladie).

La direction nous proposait alors comme «solution»: une secrétaire hospitalière par-ci, une cadre de soins pour plus tard, mais pas de personnel soignant.

Et puis sont arrivés l'été, la chaleur, les vacances, les départs en vacances, en plus des congés maternités et des arrêts de travail, et les 35° dans les chambres stériles comme toujours en cette saison.

Fin juin, la directrice générale de l'AP-HP, de passage à l'hôpital, accepte notre invitation à visiter le service. Nous lui exposons tous les problèmes, les chambres stériles et la chaleur, les locaux peu adaptés aux besoins du service, les conditions de travail, le manque de personnel. Elle se laisse promener trois quarts d'heure dans le service et repart en réunion où elle déclare, on l'apprendra plus tard, que tout va bien à l'hôpital!

Mais sous notre pression, la direction se décide tout de même à satisfaire une de nos demandes: trouver un remède contre la chaleur. Ce qu'on nous répétait depuis des années comme étant impossible, nous l'obtenons enfin: des climatisations dans les chambres.

Reste le noeud de la guerre: le manque de personnel (un climatiseur, c'est moins cher qu'une infirmière). Là, la direction nous répète sur tous les tons son impuissance. Sceptiques et en colère, nous déposons un préavis de grève avec la CGT pour mauvaises conditions de travail et chaleur excessive. Nous affichons dans tout l'hôpital notre préavis, cela fait réagir des personnels d'autres services qui marquent leur solidarité en venant nous rencontrer dans le service.

En huit jours, des climatisations sont installées dans les chambres, mais cela ne résout pas le problème principal. Faute d'obtenir le personnel supplémentaire que nous demandons depuis quatremois pour assurer les soins, nous en sommes réduits à demander aux médecins du service de fermer plus tôt que prévu les septlits fermés chaque été. Mais les médecins renâclent, souhaitant maintenir leur activité coûte que coûte, sans se préoccuper de savoir si le personnel peut assurer aux patients des conditions correctes d'hospitalisation avec des moyens à la mesure de leurs besoins et de leur sécurité.

Finalement, après avoir investi plusieurs fois le bureau du chef de service, par peur de la grève et sans doute des risques, celui-ci préférait anticiper la fermeture des septlits. Nous avons refait une affiche pour expliquer en détail nos problèmes et le résultat de notre action aux personnels de tout l'hôpital.

C'est tout de même un comble qu'il faille en arriver là pour obtenir des conditions de travail qui nous permettent d'accomplir celui-ci correctement!

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