Régularisation de 6000 sans-papiers : Sarkozy doit encore reculer26/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1982.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Régularisation de 6000 sans-papiers : Sarkozy doit encore reculer

Au début du mois, Sarkozy déclarait avec fermeté qu'il n'envisageait pas de régulariser plus de 750 familles de sans-papiers (soit environ 2000 personnes). Maintenant, il annonce qu'ils seraient 6000 à pouvoir obtenir une carte de séjour leur permettant de rester en France, soit un tiers des sans-papiers qui ont jusqu'à présent déposé leur demande en préfecture.

Manifestement, le ministre de l'Intérieur a bel et bien dû reculer devant les protestations suscitées par son intention d'expulser massivement les sans-papiers, y compris ceux vivant en France depuis des années et dont les enfants y sont scolarisés. C'est d'ailleurs ce qui a suscité le plus d'opposition, et Sarkozy a bien été obligé de tenir compte des nombreuses manifestations de soutien aux familles de ces enfants menacées d'expulsion.

Mais tout en cédant un peu d'un côté, il n'en maintient pas moins de l'autre son discours sur la «fermeté» à observer à l'égard des immigrés sans-papiers, destiné à courtiser son électorat réactionnaire. Il a ainsi précisé que les six critères énumérés dans sa circulaire du 13 juin dernier devaient tous être remplis, que la date butoir pour déposer un dossier restait fixée au 13 août, date où «la parenthèse se refermera», ajoutant qu'il ne faisait «qu'apurer le passif» laissé par les gouvernements socialistes, c'est-à-dire réexaminer les cas des immigrés dont la demande avait été rejetée lors des différentes procédures de régularisation effectuées entre 1997 et 2002-2003. Les sans-papiers rejetés, eux, ont selon lui «vocation à quitter le territoire».

Sarkozy sait bien qu'il ne peut pas expulser tous les autres sans-papiers, mais il ne veut pas perdre la face en faisant une régularisation massive. Alors, face aux oppositions que sa loi a soulevées, il a annoncé aussi que des régularisations continueront à s'effectuer. Mais elles se feront discrètement, sous d'autres procédures, que ce soit à travers le regroupement familial, le droit d'asile ou un réexamen éventuel des dossiers. Et puis bien sûr des expulsions continueront à avoir lieu, mais plus diluées dans le temps, il pense qu'elles susciteront moins de réactions.

Ses contorsions ne peuvent pas masquer que Sarkozy a dû reculer devant les «pressions de la rue» suscitées par sa loi scandaleuse sur «l'immigration choisie». Mais cela ne suffit pas: tous les sans-papiers qui en font la demande doivent être régularisés.

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