EDF : Haute tension sur les tarifs.26/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1982.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

EDF : Haute tension sur les tarifs.

Depuis plusieurs années où les tarifs de l'électricité sont libres pour les gros et moyens consommateurs, on entend des représentants du monde patronal ou des politiciens se plaindre des prix excessifs pratiqués par EDF.

Dernier en date, Pierre Méhaignerie, président de la commission des Finances, proteste dans une interview contre des hausses atteignant «jusqu'à 68% d'augmentation en deux ans», ajoutant: «La critique faite à EDF, c'est que celle-ci a imposé des prix aux entreprises parfois supérieurs à ceux de nos voisins européens qui n'ont pas d'énergie nucléaire (...) EDF ne remplit pas son rôle à l'égard des entreprises industrielles de notre pays». Et il ajoute encore à propos du «vrai prix du KW nucléaire»: «la transparence est loin d'être totale (...) nous sommes aujourd'hui sur un marché de la rareté, où des groupes dominants n'exercent pas la concurrence».

Mais tout ce que déclare Méhaignerie était non seulement prévisible, mais prévu, comme conséquence de l'introduction de la concurrence et de l'ouverture du capital.

Paradoxalement, c'est tant qu'EDF a été une entreprise publique qu'elle s'est souciée avant tout du patronat. Elle menait la politique de l'État qui consistait à faire payer relativement cher les millions de particuliers pour accorder des tarifs de faveur (parfois en dessous du prix de revient) aux gros industriels. Cela a duré un demi-siècle.

Depuis l'ouverture du marché à la concurrence, suivie par l'ouverture de son capital, EDF est devenue une entreprise comme une autre, même si l'État est encore très largement majoritaire.

Maintenant, c'est la logique du marché, du profit, et EDF ne pratique plus des tarifs de faveur, bien au contraire, même si un accord récent entre les très gros consommateurs et EDF a limité les tarifs imposés par cette dernière.

Le paradoxe est que, pour le moment, les consommateurs particuliers ont subi des hausses plus faibles (bien que totalement injustifiées) que celles supportées par le patronat. C'est que, jusqu'en juillet 2007, les tarifs des particuliers ne sont pas fixés librement par EDF, mais encore encadrés par l'État.

Mais les particuliers supporteront quand même les conséquences de ce qui arrive en ce moment au monde patronal. Car les patrons ne manqueront pas de répercuter dans les prix ou dans l'aggravation des conditions de travail, les hausses de l'énergie, avant que les tarifs grand public ne s'envolent à leur tour.

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