Aries Méca - Saint-Dié (Vosges) : 182 licenciements pour les profits26/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1982.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aries Méca - Saint-Dié (Vosges) : 182 licenciements pour les profits

Le groupe Mécaplast, spécialisé dans l'équipement automobile, a engagé un plan de restructuration et programmé 400 licenciements, dont 182 seront effectifs en novembre sur la seule usine de Sainte-Marguerite, près de Saint-Dié, qui compte 340 salariés: soit plus d'un salarié sur deux! L'annonce de ces licenciements avait provoqué en avril dernier un coup de colère chez les travailleurs, qui avaient débrayé à 100% à l'appel des syndicats.

Une partie de la production doit être transférée à Vire, en Normandie, et le directeur général a expliqué très clairement ses objectifs: «L'essentiel de notre plan vise à être plus performant à chaque endroit où l'on fabrique». Il s'agit donc bien pour le groupe de faire encore plus de profits.

Les travailleurs de l'entreprise ont le sentiment d'être sacrifiés. Et ils sont d'autant plus révoltés que la direction a recruté dix intérimaires pour l'été et demandé à des ouvriers de renoncer à une partie de leurs congés d'août pour venir travailler dans l'atelier qui va être supprimé. Tout ceci pour accroître la production en prévision du déménagement des moules qui doit avoir lieu en août!

La direction, qui recherche pour ces licenciements un soi-disant «accord de méthode» avec les syndicats, rechignait même à envisager des départs en préretraite pour onze personnes. Et, lors de la réunion du 24 juillet entre la direction et les syndicats en présence de Poncelet, qui est le président du Conseil général des Vosges, il a surtout été question de la réaffectation des bâtiments qui vont être libérés, comme si le sort des travailleurs n'avait désormais plus aucune importance!

Mécaplast met en avant les difficultés du secteur automobile mais c'est un groupe florissant qui possède trente sites industriels dans douze pays. Et, lorsqu'en 2003 il avait racheté l'usine de Saint-Dié, il avait bénéficié d'importantes exonérations fiscales (entre 8 et 10 millions d'euros), obtenues grâce à une modification de la loi sur les aides aux entreprises. De telles aides étaient censées permettre de sauvegarder l'emploi: on voit aujourd'hui ce que fait Mécaplast après avoir empoché l'argent public!

Partager