Non à la chasse aux sans-papiers et à leurs enfants!21/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1977.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Non à la chasse aux sans-papiers et à leurs enfants!

Le 13 juin, Sarkozy a envoyé une circulaire à tous les préfets sur «les mesures à prendre à l'endroit des ressortissants étrangers dont le séjour en France est irrégulier et dont au moins un enfant est scolarisé depuis septembre 2005».

Par cette circulaire il cherche à désarmorcer l'indignation et les mobilisations montantes de parents et d'enseignants qui s'opposent aux expulsions programmées, après le 30 juin, d'enfants scolarisés de parents sans papiers. Cette chasse est l'une des conséquences des lois anti-immigrés de Sarkozy et de ses prédécesseurs.

Certains journaux se sont fait le relais du ministère de l'Intérieur pour freiner les mobilisations, Le Figaro titrant aussitôt la circulaire sortie: «Familles d'élèves sans papiers: deux mois pour se faire régulariser.»

Dans la réalité, les préfets continuent leurs rafles pour remplir leurs quotas d'expulsions d'adultes célibataires ou de familles.

Simplement, cette circulaire ordonne aux préfets d'inciter fermement au départ volontaire les familles ayant un ou des enfants scolarisés. Durant deux mois, jusqu'au 14 août, les aides au retour sont doublées: 7000 euros pour un couple, auxquels s'ajoutent 2000 euros par enfant mineur jusqu'au troisième.

Les familles qui ne partent pas avec ces subventions peuvent, si elles l'osent, demander l'examen ou le réexamen de leur situation, durant ces deux mois. Les préfets, à titre exceptionnel et humanitaire -dit la circulaire- pourraient accorder des titres de séjour en fonction de leur pouvoir d'appréciation et en fonction de critères précis comme la résidence en France depuis au moins deux ans des parents, la scolarisation des enfants depuis au moins septembre 2005, la naissance en France de l'enfant scolarisé. Mais aussi en fonction d'autres critères comme: «l'absence de lien de cet enfant avec le pays dont il a la nationalité». Des contacts avec la famille du pays d'origine seraient-ils une tare? Ou «l'absence de trouble à l'ordre public», ce qui peut signifier le refus d'un titre de séjour pour les parents fichés lors de rassemblements devant leurs écoles!

Ces régularisations se feront, comme d'habitude, arbitrairement, au cas par cas. D'ores et déjà, le ministère de l'Intérieur, dans des déclarations à la presse, n'a promis de régulariser qu'environ 700 familles étrangères, sur les 50000 qu'il estime expulsables.

Cette circulaire n'est donc pas du tout un geste humanitaire. Les sans-papiers et leurs enfants ne peuvent compter que sur la solidarité de leurs collègues de travail, des autres parents d'élèves, des professeurs, des associations pour lutter collectivement contre leurs expulsions.

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