Immigration : Le PS n’a rien à dire21/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1977.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Immigration : Le PS n’a rien à dire

Depuis des années -des dizaines d'années bientôt- des travailleurs immigrés sans papiers se battent pour leur régularisation. Ceux qui auraient eu l'espoir de trouver dans le programme du Parti Socialiste une réponse à leur situation vont devoir, pour le moins, rester sur leur faim.

Pour le cas où il reviendrait au pouvoir, le PS s'engage sur un point: «Nous reviendrons sur les dispositions des lois Sarkozy qui ont précarisé la situation des immigrés installés depuis longtemps dans notre pays». On ne peut que se réjouir de cette promesse, mais elle reste vague. La seule précision donnée est: «Nous restaurerons la possibilité de régularisation après dix ans de résidence». Cela signifie que le PS ne prend même pas l'engagement ferme de régulariser ces centaines de milliers d'immigrés qui vivent en France, y travaillent pour la plupart, mais sont livrés à la merci des négriers et des marchands de sommeil et soumis à l'angoisse permanente d'une rafle et du retour dans leur pays d'origine. Tout juste leur offrent-ils, au bout de dix ans, une «possibilité» de régularisation, mais sans même préciser les règles de la loterie!

Quant aux demandeurs d'asile qui, aujourd'hui, doivent patienter pendant des années avant que leur dossier soit traité, après un parcours semé d'embûches juridiques de plus en plus complexes, le PS leur promet seulement de veiller «au respect effectif du droit d'asile en assurant aux réfugiés statutaires un accompagnement individualisé pour améliorer leur situation». C'est tout.

Pour le reste des propositions de ce programme en matière d'immigration, rien ne permet de le différencier de celui de la droite. Dans le titre, l'immigration «choisie» chère à Sarkozy, est remplacée par l'immigration «partagée»... Dans les propositions, on trouve le même boniment général sur l'immigration «atout pour notre pays, à condition qu'elle soit maîtrisée». Et comme toutes les voix comptent dans cette période de regain des idées xénophobes, il y est aussi question de «politique de fermeté à l'égard de l'immigration illégale» et de la création d'une «police commune présente aux frontières extérieures à l'Union».

Bien sûr, même s'il le voulait vraiment, un gouvernement socialiste installé en France en 2007 ne pourrait résoudre à lui seul tous les problèmes du Tiers Monde et de la pauvreté qui pousse des centaines de milliers de candidats à l'immigration vers des pays occidentaux où ils voient l'espoir d'une vie décente. Mais le moins qu'on pourrait en attendre serait de rompre avec la logique d'aggravation de toutes les mesures anti-immigrés à laquelle on a assisté ces dernières années. Et cela commencerait par la régularisation de tous les sans-papiers.

Le fait que le projet du PS ne s'y engage même pas est en soi bien révélateur.

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