300 euros de plus par mois : Une nécessité pour tous les salaries21/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1977.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

300 euros de plus par mois : Une nécessité pour tous les salaries

Comme chaque année, le smic doit être revalorisé au 1er juillet. De combien sera-t-il augmenté? Le gouvernement ne l'annoncera que le 26 juin mais, d'ores et déjà, le ministre de l'Emploi a fait savoir qu'il ne faudra pas s'attendre à beaucoup, l'inflation ayant paraît-il été «contenue» cette année. D'après des statistiques datant du 17 mai, le salaire horaire de base aurait progressé de 3,2% sur un an, ce qui ferait un gain moyen de pouvoir d'achat de 1,7%, et la hausse du smic devrait par conséquent être inférieure à 3%.

Outre que le mot «moyen» a peu de signification quand il s'agit de salaires, car il suffit qu'une minorité de très hauts salaires augmente fortement pour fausser cette moyenne, chaque salarié n'a pas besoin de statistiques pour se rendre compte qu'avec son salaire, il arrive de moins en moins à faire face aux dépenses quotidiennes: les loyers, le gaz, les transports, les produits frais, etc. ne cessent d'augmenter.

Le Parti Socialiste a inscrit dans son programme le smic à 1 500 euros pour 2012, ce qui serait la somme à laquelle il arriverait de toute façon si les augmentations annuelles se poursuivent au taux de 3,3% en moyenne. Le Parti Communiste, lui, réclame «le smic à 1500 euros tout de suite», et la CGT vient de lancer une campagne sur cette revendication.

Une augmentation portant le smic à 1500 euros bruts correspondrait à une hausse du salaire minimum mensuel de près de 300 euros, et donnerait un salaire net de 1168 euros. La CGT rappelle quelques chiffres: il y a actuellement près de 3 millions de personnes payées au smic, soit 15% des salariés; un nombre équivalent de salariés ne gagnent même pas cette somme; 12, 4% de la population française est en-dessous du seuil de pauvreté. À l'autre extrémité, en vingt ans, entre 1983 et 2003, les dividendes versés aux actionnaires ont été multipliés par neuf, tandis que le taux horaire du smic a été multiplié par deux. «Alors que la part des salariés dans les cotisations sociales est passée de 12,8% à 21,36% entre 1980 et 2003, celle patronale s'est réduite de 40,27% à 10,5% durant cette même période», affirme aussi la CGT.

Les inégalités sociales se sont creusées, mais le patronat crie au voleur dès que les travailleurs revendiquent une augmentation des salaires. Pourtant, une augmentation de 300 euros par mois pour tous les salariés, et pas seulement les smicards, serait un minimum et une nécessité vitale.

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