Village de l’amitié – Grenoble : Les salariés en lutte contre leur directeur14/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1976.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Village de l’amitié – Grenoble : Les salariés en lutte contre leur directeur

La grande majorité des salariés du Village de l'amitié, un établissement de l'agglomération grenobloise qui accueille des enfants en grande difficulté sociale, sont en conflit depuis plusieurs mois avec le nouveau directeur. Arrivé en septembre 2005, il gère l'établissement de façon autoritaire et avec beaucoup de mépris envers le personnel. Son attitude avait déjà entraîné un arrêt de travail de deux heures au mois de février.

Cette situation conflictuelle a atteint son paroxysme début avril, suite à des actes graves survenus le mois précédent entre les enfants. Le directeur a sanctionné onze éducateurs, sur les 25 que compte l'établissement, par huit observations et trois mises à pied. Parmi eux, certains éducateurs n'étaient même pas présents au moment des faits! Le directeur se dédouane complètement, en faisant porter la responsabilité aux éducateurs. Il profite aussi de cette situation pour régler ses comptes avec le personnel et ses représentants syndicaux: parmi les onze sanctionnés se trouvent trois délégués du personnel, dont une déléguée syndicale.

Après neuf jours de grève totale la deuxième quinzaine d'avril, avec conférences de presse, rassemblements interprofessionnels, actions en direction du Conseil général et des élus, etc., les salariés sont toujours mobilisés. Ils se réunissent régulièrement en assemblées générales lors de grèves perlées. Ils exigent aujourd'hui le départ du directeur, dont l'attitude nuit gravement, selon eux, à l'image de l'établissement et au moral du personnel: notamment lorsque, au cours d'une émission de télévision régionale, il a donné des précisions sur les faits, au mépris des enfants concernés et en dénigrant le travail des éducateurs.

Vingt et un salariés ont déposé une plainte auprès du procureur de la République pour dénonciation calomnieuse et neuf salariés sur les «sanctionnés» ont déposé un dossier aux Prud'hommes pour faire retirer les sanctions injustes, mais aussi pour retrouver leur intégrité bafouée.

Le Conseil général, qui finance à 100% cet établissement d'utilité publique, affirme être impuissant devant le conseil d'administration, sourd aux salariés et complètement dépassé par les événements. Pour tenter de régler ce conflit, le CA, qui soutient le directeur, a proposé une médiation et fait venir dans l'établissement un cabinet d'audit. Ces gens sont payés par des fonds publics et, pour l'anecdote, ils sont venus au Village de l'amitié en Jaguar, le lundi de Pentecôte!

Des menaces de fermeture pèsent sur l'établissement si le conflit persiste, alors même que les 82 enfants hébergés dans l'établissement se retrouveraient sans solution et les 70 salariés sans emploi. Les éducateurs ne comprennent pas comment un directeur, à lui seul, peut avoir un tel niveau de nuisance dans un établissement, alors que la majorité des salariés dénoncent depuis plusieurs mois ses méthodes de gestion sans être entendus. En tout cas, ils sont bien déterminés à obtenir son départ.

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