PCF : L’unité quel que soit le programme14/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1976.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

PCF : L’unité quel que soit le programme

La direction du PCF est bien embarrassée. Car tout en continuant à répéter que l'issue, pour le «peuple de gauche» est de battre la droite en 2007, donc de se rallier au candidat du PS au second tour, elle a des difficultés à faire passer la pilule.

Il est vrai que les postulants socialistes ne font rien pour aider Marie-George Buffet. Reste donc à se raccrocher à tout ce qui peut donner l'impression que le PS reste malgré tout ancré à gauche. Le dernier élément en date est le projet de programme du PS. Le rapport au Conseil national du PCF du 9 juin 2006 constate qu'il «fait écho aux revendications à l'aspiration au changement».

Mais comme il est bien difficile de faire passer cette piquette pour du bon vin, force est de constater que ce projet «ne va pas assez loin», précise le même rapport. C'est le moins que l'on puisse dire! Il en souligne donc «les contradictions et les limites» en invitant les militants du PCF à faire pression dans deux directions. D'une part en pesant sur le PS pour qu'il introduise plus de mesures de gauche dans son programme, sans aller jusqu'à préciser à quelles conditions ce programme serait un véritable programme pour la gauche.

Ségolène, François, Jack, Laurent sont donc invités à faire des pas dans cette direction ce qui est fort improbable. D'autre part, Marie-George Buffet incite les militants à agir pour que la candidate du PCF s'impose comme la «candidate d'union» au premier tour. Elle serait la mieux placée, argumentent les dirigeants du PCF, pour servir de réceptacle des voix de cette partie de la gauche qui se défie -non sans raison- du PS. Mais elle serait aussi celle pouvant le plus efficacement, en tant que partenaire privilégiée du PS, offrir dans un second temps ses voix au candidat de celui-ci, quel qu'il soit, quel que soit le programme qu'il défendra alors. Ce qui, faut-il ajouter, ne préjuge aucunement de la politique qu'il appliquerait s'il était élu.

Le scénario mis en place par le PCF n'est guère original. On ne connaît pas le nom de celui ou de celle qui occupera le premier rôle. Mais n'est-ce pas un détail, à partir du moment où, pour lui, le seul enjeu est de battre la droite, sans se soucier de la politique que cette «gauche-là» appliquera? Du déjà vu et revu. Les épisodes qui suivront sont malheureusement trop prévisibles.

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