Anciens combattants des régiments coloniaux : Injustice et pingrerie d’État07/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1975.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Anciens combattants des régiments coloniaux : Injustice et pingrerie d’État

La consécration par le jury du Festival de Cannes du film Indigène, qui évoque le rôle des troupes dites coloniales dans les combats de la Seconde Guerre mondiale, met aussi en lumière le problème du sort réservé à ceux qui, parmi ces anciens combattants, ont survécu.

Après l'obtention de l'indépendance des ex-colonies françaises, les anciens combattants qui avaient opté pour la nationalité de leur pays d'origine ont vu leur pension militaire transformée en indemnité viagère, variable d'un pays à l'autre, jusqu'à 25 fois inférieure aux pensions perçues par les Français.

En 2003, un Camerounais blessé de guerre et invalide à 100% touchait 103 euros par mois et un Marocain 61, contre 686 euros pour un ressortissant français dans la même situation. Pourtant, en 2001, les autorités françaises ont été condamnées pour discrimination à l'égard des anciens combattants étrangers par le Conseil d'État. Ce dernier avait donné raison à un ancien tirailleur sénégalais qui avait porté plainte parce que le montant de sa pension était resté bloqué depuis le jour de l'indépendance de son pays.

Rien n'a été fait depuis. Les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont même le culot d'arguer de leurs contraintes budgétaires pour ne pas revaloriser les pensions et les retraites militaires des ex-coloniaux.

Le mépris des autorités françaises pour ceux qui furent leurs sujets, enrôlés parfois de force, pour une guerre qui n'était pas la leur, est toujours bien là.

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