Maty – Besançon : Derrière l’éclat des bijoux, des conditions de travail peu reluisantes24/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1973.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Maty – Besançon : Derrière l’éclat des bijoux, des conditions de travail peu reluisantes

Jeudi 18 mai, une centaine de salariés sur les quatre cents employés de l'entreprise Maty à Besançon se mettaient en grève pour réclamer des augmentations de salaire à l'appel de FO.

Ils ne sont pas d'accord avec l'accord signé par les autres syndicats, CFDT, UNSA et CGC, prévoyant: 1% d'augmentation, avec un minimum de 20 euros, pas de salaire inférieur à 1250 eurosbrut et une prime de 170 euros -attribuée au prorata des heures travaillées, et il y a 30% de temps partiels chez Maty.

Vendredi 19mai, une nouvelle réunion a eu lieu, qui n'a rien donné de plus. Les grévistes ont décidé de manifester le samedi matin lors de l'inauguration du nouveau magasin Maty au centre-ville. Plusieurs dizaines de grévistes se sont donc retrouvés devant celui-ci, au grand dam de la direction. C'était l'occasion de discuter avec les clients et les passants, peu de personnes osant rentrer dans le magasin.

C'était l'occasion aussi de dénoncer les conditions de travail et la faiblesse des salaires dans cette entreprise spécialisée dans la vente de bijoux et de montres par correspondance, qui possède également des magasins à son nom.

Une vendeuse par téléphone, trenteans d'ancienneté a ainsi souligné: «Je gagne 1150euros net pour un temps complet, dont 10% d'ancienneté. Pour les nouvelles embauchées depuis 2001, il n'y a plus de prime d'ancienneté.»

Cette grève est un événement chez Maty, c'est la deuxième depuis que l'entreprise existe. La dernière, déjà sur les salaires, a eu lieu en 2001. Les grévistes demandent 45euros d'augmentation pour les salaires inférieurs à 2000 euros, le chantage de la direction, qui parle de menace sur l'entreprise, ne prend pas. D'autant qu'il y a deux mois, à l'atelier de fabrication (la SFM, filiale de Maty), une grève de quatre jours a permis d'obtenir 52euros brut d'augmentation.

Au ras-le-bol des bas salaires, s'ajoutent le mépris de l'encadrement et les conditions de travail avec des horaires d'une amplitude de 8heures à 20heures, le travail le samedi et en période de fête, une surveillance ininterrompue des chefs, les appels sur écoute...

Comme le dit une gréviste, «nous faisons toujours le maximum, on ne veut pas couler l'entreprise, on rend service, mais c'est toujours à sens unique, on ne demande pourtant pas la lune...»

Lundi 22 mars, le nombre de grévistes est resté stable, environ 80. La déclaration du directeur, disant que ce qui le rendait triste était que des mères n'auraient pas leur cadeau à temps pour la fête des mères, a fait monter la colère. Mais devant l'obstination de la direction à ne rien céder et l'opposition à la grève de trois syndicats de l'entreprise, le moral n'y était plus, et le lendemain matin la vingtaine de grévistes restants a décidé de reprendre le travail.

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