AZF – Toulouse : L’enquête sur l’explosion accable le groupe Total24/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1973.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AZF – Toulouse : L’enquête sur l’explosion accable le groupe Total

Mardi 16 mai, les victimes de l'explosion de l'usine AZF étaient convoquées à la cour d'appel de Toulouse pour entendre les conclusions de l'enquête judiciaire. C'est le 21 septembre 2001, il y a presque cinq ans, que cette catastrophe a eu lieu, avec les conséquences dramatiques que l'on sait: trente morts, des milliers de blessés et un quartier durablement dévasté.

Les experts se sont succédé pendant plus de six heures et ont accumulé les preuves accablantes de la responsabilité de l'industriel dans ce drame. Ils ont étudié toutes les pistes, y compris les plus invraisemblables. Ils ont pu ainsi écarter définitivement l'hypothèse de l'attentat, puisque aucune trace d'explosif n'a pu être trouvée, ainsi qu'aucun dispositif de mise à feu. Ils ont écarté également l'hypothèse de l'arc électrique, les enregistrements de phénomènes électriques anormaux étant postérieurs à l'explosion.

Mais ils ont surtout reconstitué de façon très convaincante l'enchaînement des faits qui ont conduit à l'explosion, un sac de déchets contenant quelques kilos de dérivés chlorés ayant été déposé sur le tas de 300 tonnes d'ammonitrates vingt minutes avant l'explosion. À partir de ce mélange le phénomène chimique a été reconstitué en laboratoire et le film en a été projeté à l'audience.

Mais les experts sont allés plus loin. Ils ont fait l'historique des nombreuses catastrophes provoquées par l'explosion d'ammonitrates. Ils ont rappelé le danger que présentait le mélange d'ammonitrates et de dérivées chlorés. Ils ont rappelé que cette connaissance avait été progressivement oubliée à l'usine Grande Paroisse et ils ont multiplié les exemples d'inconscience criminelle, et ceci dans des termes très durs.

Le groupe Total récuse en bloc ces conclusions mais ne peut en contester valablement aucune. Et aujourd'hui, il n'est toujours pas mis en examen. Aucune collectivité territoriale, commune de Toulouse, conseil général, conseil régional, ne s'est portée partie civile. Et c'est là aujourd'hui le plus gros scandale: jusqu'à quand le pouvoir politique pourra-t-il ainsi bafouer les victimes, mais aussi les conclusions de l'enquête?

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