Après le référendum de Stains : Pour le droit de vote des étrangers!24/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1973.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après le référendum de Stains : Pour le droit de vote des étrangers!

Après celle de Saint-Denis en mars dernier, la municipalité PCF de Stains organisait à son tour dimanche 21 mai un référendum sur le droit de vote et d'éligibilité des étrangers aux élections locales et nationales.

Cette campagne et le vote ont rencontré un écho certain, bien que la préfecture ait déclaré par avance ce référendum illégal, ce qui n'avait de quoi étonner personne puisque des étrangers n'appartenant pas aux pays de la communauté européenne étaient conviés aux urnes, un millier s'étant inscrit sur des listes complémentaires.

2 900 personnes (18% des électeurs) ont participé au vote et plus de 1900 ont répondu «oui» au droit de vote aux élections locales (65,9%) et 1649 (57,4%) «oui» au droit de vote aux élections nationales. Il serait en effet juste et légitime que les résidents étrangers, qui sont pour la plupart des travailleurs, installés, vivant et travaillant ici parfois depuis des années, puissent participer à tous les scrutins, qu'ils soient locaux ou nationaux, et soient éligibles.

Les partis de droite ont dénoncé et boycotté les référendums sur la question au nom de leur illégalité, aussi bien à Saint-Denis qu'à Stains. Mais c'était un prétexte. Le Parti Socialiste n'a été guère plus audacieux. Il n'évoque dans son actuel «Projet socialiste» en vue de l'élection présidentielle de 2007 que le «droit de vote aux étrangers aux élections locales». Dans le référendum de Stains, le PS local a d'ailleurs appelé à s'abstenir sur la question du droit de vote et d'éligibilité des étrangers aux élections nationales.

Dans d'autres municipalités populaires de Seine-Saint-Denis, comme le Blanc-Mesnil, Aubervilliers, La Courneuve ou Bobigny, l'organisation de référendums sur le même sujet est annoncée. De telles campagnes permettent de dénoncer sinon de mettre fin à l'injustice qui prive des milliers de familles de travailleurs du droit de choisir ceux qui vont décider de leur sort, au nom «du peuple» de surcroît.

Lutte Ouvrière soutient bien entendu les initiatives de ces municipalités. Certes, le droit de voter et d'être élu est loin d'être suffisant pour changer le sort de ceux qui en bénéficient. Les femmes qui n'ont le droit de vote que depuis 1945 n'ont pas vu leur position considérablement s'améliorer depuis. Mais il est inacceptable qu'une partie de la classe ouvrière reste à l'écart de ce droit.

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