La Poste - Centre de chèques – Limoges : Ça ne passe plus18/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1972.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Centre de chèques – Limoges : Ça ne passe plus

Au Centre financier de Limoges, qui emploie plus de 650 personnes et qui gère les comptes chèques postaux de la région et certains de La Source, on a atteint près de 20000 «restes».

20000 restes, cela veut dire des milliers et des milliers de demandes de changements d'adresse, d'intitulés de compte, de demandes de procurations, de virements d'office de loyers par exemple, qui sont en retard de traitement. Même chose pour les demandes de cartes de paiement, de clôtures de comptes (jusqu'à deux mois d'attente!).

À cela se rajoutent les réclamations ordinaires, puis celles consécutives aux retards. Et la liste n'est pas close: des milliers de relevés des opérations n'arrivent pas, en raison de problèmes techniques, de problèmes de personnel ou parce que, depuis la transformation de La Poste en Banque Postale et l'affranchissement du courrier, celui-ci est acheminé au tarif économique, c'est-à-dire lent, et même très lent!

Au service Relations Clients, où une cinquantaine de personnes gèrent les comptes et sont en relation téléphonique avec le «client», il était prévu à l'origine, et c'était une des conditions pour que l'on accepte d'aller dans ce service, que nous ne passerions pas plus de 60% de temps au téléphone. Le reste devait servir à traiter les dossiers. Mais le manque d'effectifs, puis la hausse constante des réclamations téléphoniques font qu'aujourd'hui, même si certains jours la moitié des appels n'arrivent pas jusqu'à l'une ou l'un d'entre nous, nous y passons jusqu'à plus de 80% du temps.

Face à cette situation, l'arrivée ou l'embauche de nouveaux collègues n'étant toujours pas prévue, le vendredi 5 mai, après une demande d'audience et une assemblée du service, il a été décidé de «planter le commercial», c'est-à-dire de cesser «d'accrocher» les usagers pour, quelles que soient les raisons pour lesquelles ils téléphonent, leur proposer les divers produits financiers maison. Accroches pas toujours appréciées par des interlocuteurs, qui le font savoir de façon plus ou moins directe.

Une première rencontre avec la direction le mercredi 10 mai n'a rien donné, un des directeurs déclarant qui plus est que, «si on ne voulait pas faire de commercial, il le ferait faire par d'autres». Mais, même si une bonne partie d'entre nous préféreraient consacrer leur temps au service des usagers plutôt qu'à placer des produits financiers, on ne se fait pas d'illusions sur les propos du directeur. Et, après une nouvelle assemblée, la «grève du commercial» a de nouveau été votée à une très large majorité.

Le 15 mai, le mouvement continuait donc et, dans d'autres services qui ne sont pas en relation directe avec les usagers mais qui croulent sous les restes, l'idée de cesser d'assurer certaines tâches se discute. La protestation n'en est peut-être qu'à ses débuts pour que les conditions de travail s'améliorent et que des effectifs supplémentaires soient embauchés.

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