À la Pitié-Salpétrière, comme dans d'autres hôpitaux, les effectifs sont souvent au plus bas. À la radiothérapie, le personnel n'a pas hésité à le dire à la direction. Avec succès.

Ce service accueille essentiellement des patients atteints de tumeurs cérébrales ou ORL, ainsi que des patients en fin de vie. C'est un service très lourd et, suite à quatre départs et à une vague d'arrêts pour maladie, il manquait du monde, infirmières ou aides-soignantes, dans toutes les équipes, que ce soit le matin, l'après-midi ou la nuit. Tous les collègues du service ont donc écrit une lettre au DRH pour dénoncer les conditions de travail et ont réclamé un rendez-vous pour demander des comptes.

Avant même la rencontre, la direction a cherché à calmer le jeu et a rajouté quatre personnes dans le service, en l'espace d'un mois. Mais même si les quatre postes avaient été pourvus, il restait encore un poste d'agent perdu depuis un an et demi et deux prochains départs à la retraite. C'était l'occasion de réclamer le personnel nécessaire pour avoir enfin un effectif suffisant en cas d'arrêt-maladie ou pour prendre des vacances.

Tous les travailleurs du service, dont deux qui s'étaient déplacés sur leur jour de repos, ont répété leurs exigences à la direction: deux aides-soignantes dans chacune des deux salles d'hospitalisation le matin, et un effectif total d'aides-soignantes supérieur à six, pour assurer la prise des repos et des congés. Finalement, la direction a cédé: elle a accordé la requalification du poste d'agent hospitalier perdu en poste d'aide-soignante pour 2007 et, en attendant, l'embauche d'un CDD sur ce poste.

C'est un encouragement à réclamer son dû partout, dans tous les services de l'hôpital. Et avoir secoué la direction nous a fait du bien au moral.