Plounévez-Moédec-Plounérin (Côtes-d'Armor) : Contre la suppression d'une classe, la mobilisation a payé22/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1960.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plounévez-Moédec-Plounérin (Côtes-d'Armor) : Contre la suppression d'une classe, la mobilisation a payé

Fin janvier, l'inspection académique annonçait son intention de supprimer une classe au regroupement pédagogique intercommunal de Plounévez-Moedec-Plounérin, dans les Côtes-d'Armor, qui accueille les élèves de maternelle et du primaire répartis entre les deux communes.

184 élèves y sont scolarisés pour huit enseignants, ce qui correspond à une moyenne de 23 à 24 élèves, dans des classes qui comprennent chacune plusieurs niveaux. Il faut ajouter la scolarisation de plusieurs enfants, acceptés dès l'âge de 2 ans sans être comptabilisés dans les effectifs. Mais, dans sa recherche à tout crin d'économies, l'Éducation nationale ne veut pas de moyenne inférieure à 25. On ne peut pas à la fois consacrer des milliards d'euros à baisser les impôts des plus riches et assurer correctement l'avenir des enfants.

L'Éducation nationale ne peut même pas prétexter une baisse du nombre d'élèves. En effet la population de ces deux petites communes ne cesse de progresser, de nombreux jeunes couples s'installant chaque année. On prévoit l'an prochain une augmentation de trois ou quatre élèves. La suppression d'un poste aurait donc signifié des classes de trente élèves sur plusieurs niveaux.

Il n'y aucune raison, pour les enseignants, d'accepter une telle dégradation des conditions de travail et d'apprentissage des enfants.

Aggraver les conditions d'enseignement signifie faire une croix sur des élèves, alors que chacun connaît le rôle primordial de l'apprentissage des premières années dans le développement des enfants. "Nous avons l'impression que l'inspecteur d'académie veut des enfants qui arrivent au collège sans savoir lire ni compter", ont dénoncé les parents d'élèves.

Il est déjà difficile de faire vivre les petites communes. Mais si les services publics se dégradent ou disparaissent dans des domaines aussi prioritaires que l'éducation, la santé ou les transports, le risque est grand de voir des habitants quitter leur commune. Et dans un tel cercle vicieux, la fermeture d'une classe peut mener à la disparition complète de l'école.

Dès l'annonce de cette décision, les enseignants, parents d'élèves, élus se sont donc mobilisés. Ils ont manifesté devant la préfecture de Saint-Brieuc et occupé les deux écoles. Enfin, le 15 février, l'inspection académique annonçait que la classe menacée était maintenue à la rentrée de septembre. Un recul dû à la mobilisation de tous.

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