Grandes surfaces : Prix toujours à la hausse22/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1960.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grandes surfaces : Prix toujours à la hausse

Depuis que le ministre des PME et du Commerce, Renaud Dutreil, tente de faire appliquer la loi visant à contenir (sinon baisser) les prix pratiqués dans les magasins à grandes surfaces, c'est la guerre entre fabricants et distributeurs.

À la fin 2004, Sarkozy, alors ministre de l'Economie, avait fait beaucoup de battage pour expliquer qu'il allait protéger les consommateurs et faire baisser les prix d'au moins 5% dans les grandes surfaces. Pour cela, il avait entrepris de réformer une certaine loi Galland qui, entre autres choses, régentait les marges bénéficiaires des grandes surfaces, réforme que Dutreil reprend à son compte aujourd'hui et qui devrait se traduire, le 15 mars, par un accord entre distributeurs et fournisseurs.

Jusqu'à présent, les résultats de la réforme en question ont été, comme c'était à prévoir, quasiment nuls. Reste que, sous prétexte de favoriser les consommateurs, les grandes surfaces souhaiteraient que les marques baissent leurs prix. Ces dernières ne sont pas d'accord. Quant au ministre, il est bien incapable, en supposant qu'il en ait la volonté, d'imposer aux protagonistes ne serait-ce qu'un peu de modération dans leur rapacité.

Les fournisseurs des grandes surfaces, parmi lesquels L'Oréal, Danone, Procter&Gamble, refusent toute concession. Franck Riboud, PDG de Danone, explique: "Mon métier n'est pas de redonner du pouvoir d'achat au consommateur" et calcule que "les biens de grande consommation ne représentent que 17% du budget des ménages. Pour quelqu'un qui gagne deux mille euros par mois, baisser les prix même de 5% ne lui redonnerait in fine que 17 euros par mois. Même pas de quoi payer l'abonnement téléphonique du portable de sa fille..."! Lindsay Owen-Jones, PDG de L'Oréal, annonce pour sa part que ses prix devraient "légèrement augmenter cette année". Chez Gillette, l'augmentation sera de 2,9%, etc.

Ainsi, pendant que le ministre bavarde au sujet de son "objectif" qui serait, conformément à la loi, "une baisse annuelle des prix de 5% sur les produits des grandes marques", les grandes marques, elles, font caracoler les prix à la hausse, sans retenue.

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