Aluminium Dunkerque - Loon-Plage (Nord) : Une bonne grève pour les salaires22/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1960.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aluminium Dunkerque - Loon-Plage (Nord) : Une bonne grève pour les salaires

À la société Aluminium Pechiney Alcan, comme chaque année durant le mois de février, la négociation annuelle obligatoire sur les salaires se déroule à Voreppe, près de Grenoble. Cela concerne les salariés des usines Aluminium Dunkerque, de Gardanne, de Saint-Jean-de-Maurienne, de Sabart et de Mercus.

Dans l'usine Aluminium Dunkerque, qui compte plus de 650 salariés, des assemblées de personnel regroupant plus de 300 opérateurs (sur 466) ont été organisées à l'initiative de la CGT. AD et Alcan font des bénéfices importants et, pour tout le monde, la direction doit augmenter vraiment les salaires et les primes. La majorité des travailleurs se sont donc déclarés prêts à participer à des débrayages de quatre à huit heures au moment de la réunion paritaire salaires du 16 février.

Mercredi 15, la direction a annoncé avec quinze jours d'avance la prime d'intéressement 2005, à 9,46% de la masse salariale. Cela représente environ 400 euros (20%) de plus qu'en 2004. C'était déjà un résultat positif des débrayages successifs démarrés le 12 février au soir. Le jeudi 16, nous étions très nombreux en grève dans toutes les équipes et en journée. La direction accorda alors une augmentation de 2% avec un talon de 45 euros par mois (2,7% pour les plus bas salaires), une augmentation individuelle de 1%, une augmentation du panier de nuit de 2,90 euros (soit 17,60 euros de plus par mois pour un posté), une prime Villepin de 200 euros avec une majoration de 100 euros fin mai (augmentation de la prime d'intéressement décidée par le gouvernement). C'est un résultat qui n'est pas négligeable, dû à la mobilisation des opérateurs.

Vendredi 17, les travailleurs en grève jugeaient cependant ces mesures insuffisantes, présentaient un nouveau cahier de revendications et poursuivaient le mouvement de grève. La direction AD, surprise, refusait toute négociation, mis à part une discussion sur la prime de transport pour le 15 mars. Même si le nombre de travailleurs en grève diminua un peu, une large majorité, surtout en Electrolyse, fit grève tout le week-end. La direction s'affola et proposa alors une augmentation de la prime de transport de 0,50 euro par jour travaillé, soit 100 euros de plus à l'année et une prime dite de sécurité de 200 euros.

Le mouvement se poursuivit le lundi 20 avec beaucoup de grévistes et la direction proposa une prime d'assiduité dégressive de 100 euros par an en fonction des jours d'arrêt maladie. Ce n'était pas une revendication des grévistes.

Lors d'un Comité d'entreprise extraordinaire, suite à la dégradation des cuves par manque d'entretien, la direction annonça la mise à barreau de 3 cuves sur 264, c'est-à-dire une mise en sommeil de ces cuves, tentant de faire peur à l'ensemble du personnel, sans que cela impressionne les grévistes, en particulier les électrolyseurs.

Cependant, pour éviter l'effritement de la grève, l'équipe de nuit décida la reprise du travail en assemblée, estimant que la direction avait reçu un très sérieux avertissement et que la grève avait eu des résultats positifs.

Depuis, tous les grévistes ont décidé la reprise du travail, en restant unis et convaincus que la grève n'a pas été inutile. Les pendules ont été remises à l'heure par rapport à la direction et à ses cadres dirigeants. Et même un groupe multinational comme Alcan a dû tenir compte de nos revendications.

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