Établissements hospitaliers : Le palmarès de la sécurité?08/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1958.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Établissements hospitaliers : Le palmarès de la sécurité?

En France, près de 7% de malades hospitalisés contractent une maladie infectieuse au cours de leur hospitalisation -une infection nosocomiale- et chaque année plus de 4000 malades hospitalisés meurent ainsi, non pas de la maladie qui a entraîné leur hospitalisation, mais de ce type d'infection.

Certes, nous dit-on, c'est en partie la rançon des progrès d'une médecine qui pratique de plus en plus d'examens à l'aide de sondes, de cathéters... Et puis, il faut aussi compter avec les germes infectieux devenus avec le temps insensibles aux antibiotiques qui auparavant les tuaient. C'est vrai, mais ce n'est pas que cela. On se souvient, dans les années 1990, de la Clinique du sport où des dizaines de personnes avaient été victimes, après une opération, d'une infection osseuse liée à une stérilisation défectueuse des instruments chirurgicaux. Et puis, il y eut aussi les cas de légionellose à l'hôpital Pompidou où, on l'a appris depuis, le réseau d'eau chaude était incapable de maintenir une température suffisante pour éradiquer la bactérie.

Face aux craintes du public et au problème réel posé par ces infections nosocomiales, les ministères de la Santé successifs se sont mis au boulot. Lundi 6 février l'actuel ministre, Xavier Bertrand, rendait public un classement des hôpitaux publics et cliniques privées en fonction de ce problème. Attention, il ne s'agit pas d'un classement en fonction du taux d'infections nosocomiales dans les établissements, ni donc de l'assurance que rien ne peut arriver dans les établissements les mieux notés. Non, il s'agit uniquement d'un palmarès en fonction des moyens que ces établissements ont mis en oeuvre pour prévenir les infections nosocomiales. Devrait suivre dans les années à venir la mise en place d'autres palmarès, en fonction du taux d'infections après intervention chirurgicale, puis du volume de produits alcoolisés utilisés pour se laver les mains, puis encore de la consommation d'antibiotiques dans les établissements. Mais il en manque un, et qui pourtant serait primordial pour comprendre et donc remédier à ces infections dramatiques: le palmarès des restrictions budgétaires. Dans la plupart des hôpitaux, les budgets ont été amputés au point qu'il manque du monde, à tous les niveaux, pour assurer les conditions d'hygiène obligatoires.

À coups de contrôles routiers et de PV, le gouvernement a réussi à faire tomber le nombre de tués sur les routes en dessous de la barre de 5000. À coups de dotations en moyens financiers et humains, il pourrait diminuer considérablement le nombre de morts par infections hospitalières. Encore faudrait-il en avoir la volonté politique.

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