Citroën Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Les ouvriers du Ferrage se font respecter!08/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1958.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Citroën Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Les ouvriers du Ferrage se font respecter!

Jeudi 2 février, au Ferrage, devant toute l'équipe du matin, la chef annonçait qu'il manquait, en janvier, 936 heures de production. Elle précisait à chacun individuellement: «À toi, il manque 15 heures, toi, 28 heures, toi, 40 heures». Tout le monde y est passé. Un ouvrier en vacances au Maroc a appris qu'il lui manquait des heures de production! C'était pareil pour un autre, à l'hôpital! Les 40 ouvriers et ouvrières de l'atelier n'ont pas accepté d'être traités de feignants. La discussion a été vive. En sortant de la réunion, il n'a pas fallu longtemps pour qu'ils se retrouvent tous au milieu de l'atelier. Au bout d'une heure et demie de grève, un sous-chef des «ressources humaines» est venu avec les divers chefs dire que c'était une erreur de communication, une maladresse, une faute de leur part et qu'il fallait reprendre le... travail. Mais il ajoutait que les heures de grève ne seraient pas payées puisqu'elles n'avaient pas été travaillées! La direction reconnaissait ses «fautes» mais voulait que les ouvriers la payent! Cela n'a pas ému les grévistes... qui ont continué.

Une heure plus tard, le chef du personnel est venu préciser qu'il ne serait pas tenu compte des manques d'heures de production pour l'attribution des coefficients et proposait de payer les heures de grève, sauf une heure restant à charge des grévistes, récupérable. Cette heure restait en travers de la gorge, mais la majorité des grévistes, prenant la mesure du recul de la direction, acceptaient de reprendre le travail, contents d'avoir pu dire ce qu'ils pensaient et de s'être fait respecter.

Après le débrayage des caristes le mardi et la grève du Ferrage le jeudi, les chefs de l'usine n'en menaient pas large. Eh oui, comme on l'a entendu, «plus on en accepte, plus ils en veulent, y en a marre!»

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