Renault - Flins (Yvelines) : Encore un accident grave aux Presses01/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1957.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault - Flins (Yvelines) : Encore un accident grave aux Presses

À Renault Flins, dans l'atelier des Presses, on a une nouvelle fois frôlé la catastrophe. Dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 janvier, un pontier a été heurté par la chute d'un poste à vide, un élément qui pèse une demi-tonne. Il a eu le réflexe de se baisser; la charge est passée au-dessus de lui, est tombée par terre et l'a heurté à la jambe. Il s'en sort avec une blessure sérieuse mais on a évité le pire: il y a deux ans, dans le même secteur, un autre pontier est mort écrasé par sa charge.

Cet atelier est dangereux en raison des tôles coupantes, des charges que l'on manipule et aussi du bruit incessant. Avec l'augmentation de la productivité, les outils de presse, qui pèsent plusieurs tonnes, sont stockés au plus près pour permettre les changements de gammes de fabrication le plus vite possible. L'encombrement est tel que les pontiers travaillent dans un espace restreint, coincés entre les empilements d'outils dont ils doivent effectuer le transport.

Mais le manque de place n'est pas seul en cause. Cet accident a révélé l'absence de système de sécurité le plus élémentaire. Un pontier fait, seul, le transport et l'élingage des outils avec, accroché à la ceinture, le boîtier de radiocommande du pont. C'est probablement au moment de l'élingage que cette commande a heurté un des outils empilés et s'est déclenchée, provoquant la mise en route du pont et l'accident. Il y a encore six mois, après quelques secondes d'arrêt, les commandes se mettaient en veille et il fallait deux impulsions, donc un geste volontaire, pour les remettre en marche. Mais le système a été modifié et le nouveau, lui, reste en fonction en permanence.

L'accident a ému les travailleurs des Presses, d'autant plus que le chef n'a pas jugé bon d'arrêter la production. Voilà qui est bien à l'image de la direction! Car c'est elle qui fait passer sa production avant tout, au mépris de la santé et de la vie des travailleurs.

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