Renault : Au plan Ghosn, les travailleurs doivent opposer le leur!01/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1957.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault : Au plan Ghosn, les travailleurs doivent opposer le leur!

Le 9 février, Carlos Ghosn doit présenter son "plan" triennal pour Renault, un plan qui engendre toutes sortes de rumeurs dans la presse. Les discours catastrophistes contribuent d'ailleurs à inquiéter les salariés qui, de leur côté, ne sont guère mieux informés des intentions de la direction.

La seule chose qui ait filtré du plan de Ghosn concerne ce que la direction appelle le "pilotage par la profitabilité", qui se traduira par un découpage du groupe en cinq régions et une pression accrue sur les directeurs de projets pour respecter les budgets. En d'autres termes, l'objectif est toujours de faire des économies en augmentant le rendement, c'est-à-dire en exigeant sans cesse plus des travailleurs du groupe.

Bien que les responsables de certaines directions, comme la Direction des opérations internationales, aient affirmé aux employés du secteur qu'avec les restructurations à venir tout le monde aurait un poste, il serait question de réduire les coûts d'un milliard d'euros sur l'ensemble du groupe -ce qui, d'après la presse, passerait par la suppression de 10% des effectifs.

Certes, les réductions d'effectifs et les pressions accrues sur le personnel n'ont rien de nouveau. C'est grâce à cela que les bénéfices de Renault ont augmenté de plus de 43% en 2004 par rapport à 2003, atteignant 3,55 milliards d'euros. La "profitabilité" de notre travail, les actionnaires -et eux seuls- en ont vu la couleur: leurs dividendes ont connu une hausse de 28% en 2004 (par rapport à 2003), alors que les augmentations générales de salaires en 2004 n'ont été que de 2%. Et Ghosn a révélé aux journalistes que Renault dispose d'un "trésor de guerre" de 7 milliards d'euros.

Face à cela, la CGT appelle, au niveau du groupe Renault, à une journée de grève et de manifestations le 9 février. Toutes les filiales, toutes les usines Renault sont conviées par le syndicat à rejoindre ce jour-là Boulogne-Billancourt, où se tiendra le Comité central d'entreprise. Mais pour l'instant, la CGT ne met rien de précis en avant, si ce n'est son "projet industriel", alors que les préoccupations et les revendications des travailleurs portent sur les conditions de travail, l'opposition aux suppressions de postes et l'augmentation des salaires.

Les travailleurs ont toutes les raisons de participer au mouvement et au rassemblement prévu le 9 février, mais sur la base des revendications de salaire et d'emploi, que la direction de Renault a largement de quoi satisfaire!

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