Palestine : L'impérialisme, la "démocratie"et l'arme de l'aide internationale01/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1957.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Palestine : L'impérialisme, la "démocratie"et l'arme de l'aide internationale

Le verdict des urnes qui a donné un résultat largement majoritaire du Hamas aux élections législatives palestiniennes a immédiatement entraîné les commentaires hostiles des grandes puissances, des États-Unis et de leur allié israélien ainsi que de l'Union européenne et des Nations unies.

Tout en se félicitant hypocritement de l'importante participation électorale, Bush a aussitôt brandi la menace de couper les aides financières à l'Autorité palestinienne, si elle était composée de membres d'une "organisation terroriste". L'Union européenne y a mis quelques formes, en conditionnant son soutien à un engagement ferme du futur gouvernement palestinien en faveur de la paix avec Israël... comme si celui-ci la proposait.

Ainsi la politique des États-Unis prétend être d'amener "la démocratie" dans le monde arabe, mais lorsque la réponse des urnes ne plaît pas à leurs dirigeants, ils répondent en menaçant d'étrangler financièrement les Palestiniens.

C'est particulièrement scandaleux quand on sait que, vu le bouclage de l'armée israélienne, l'économie palestinienne et jusqu'au fonctionnement de l'Autorité sont suspendues au versement de ces subsides. En 2005, les États-Unis avaient versé 363 millions de dollars et l'Union européenne fournit une aide de 500 millions d'euros par an.

De son côté, un haut responsable israélien a annoncé qu'Israël allait geler les quelques 40 à 50 millions de dollars qu'il verse chaque mois pour rembourser les taxes douanières imposées aux marchandises destinées aux Palestiniens, et qui ne peuvent que transiter par le territoire israélien. D'après ce responsable, Israël "exige des garanties sur le destinataire final de ces fonds" qui ne lui appartiennent pas et prendra "en compte la position de la communauté internationale".

Il semble finalement que les États-Unis et l'Europe aient décidé provisoirement de ne pas suspendre leur aide, sans doute conscientes de l'explosion qu'ils risqueraient de provoquer par une telle mesure. Le simple fait d'en brandir la menace n'en est pas moins scandaleux.

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