Lycée Jean-Moulin - Le Blanc-Mesnil (93) : Le mépris du gouvernement conduit à l'inacceptable01/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1957.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Jean-Moulin - Le Blanc-Mesnil (93) : Le mépris du gouvernement conduit à l'inacceptable

Au lycée Jean-Moulin du Blanc-Mesnil, les incidents se succèdent depuis quelques mois: insultes, menaces et même des coups contre plusieurs professeurs. Mardi 24 janvier, alors qu'une enseignante tentait d'intervenir dans un règlement de comptes à l'entrée du lycée, un élève a braqué sur elle un revolver à gaz lacrymogène. Il a tiré, heureusement sans dommage physique pour elle. Le même jour, une autre enseignante a été menacée ouvertement en classe par un élève qui avait peu avant fait allusion à l'enseignante poignardée à Étampes.

Le lendemain, l'ensemble des professeurs a refusé de faire cours. Malgré la gravité de ces événements, la grande majorité du personnel refuse les soi-disant solutions policières. Pour nous, il faut commencer par assurer des conditions décentes de travail au lycée. C'est pour l'instant loin d'être le cas, et cela a grandement contribué à accroître les tensions. Le lycée a été conçu pour 450 élèves, nous en accueillons aujourd'hui 800. Il n'y a pas assez de salles pour installer toutes les classes. En fait, nous ne pouvons fonctionner que parce que certaines classes sont en stage, donc hors de l'établissement.

Les élèves ne disposent d'aucun lieu de repos ou de permanence à l'abri du froid, en dehors d'une salle sordide et non surveillée. Nous manquons tout aussi dramatiquement de personnel de vie scolaire. Les surveillants, en nombre très largement insuffisant, sont parfois tellement débordés qu'ils ne peuvent faire face aux problèmes. Le mardi des événements, par exemple, ils avaient dû appeler des enseignants à l'aide pour intervenir dans la cour. Il n'y a que deux conseillers principaux d'éducation (CPE), et malgré tous leurs efforts ils ne peuvent assurer un suivi réel des quelque 400 élèves que chacun a en charge.

Pour dénoncer cette situation, nous avions déjà fait quatre jours de grève en septembre. Le rectorat a refusé de créer les postes nécessaires, prenant la responsabilité de la dégradation catastrophique constatée dans notre établissement comme dans de nombreux autres. Jeudi 26 janvier, une moitié des enseignants a encore fait grève pour exiger les moyens de travailler, et beaucoup comptaient recommencer le 2 février.

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