Les différents contrats de travail précaires : Une jungle où seuls les patrons s'y retrouvent01/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1957.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les différents contrats de travail précaires : Une jungle où seuls les patrons s'y retrouvent

Actuellement, faire le recensement exhaustif des contrats de travail qui existent apparaît comme une gageure. Au cours de ces dernières années, les différents gouvernements ont successivement ajouté plusieurs nouveaux contrats, parfois en les substituant à d'anciens, parfois en les faisant coexister, ou encore en changeant simplement le nom des contrats qui existaient de longue date. Tous ces contrats de travail ont plusieurs traits communs. D'abord, tous sont censés lutter contre le chômage, et "aider" à l'emploi, mais ils sont tous des contrats précaires, limités par nature dans le temps. Tous, sans exception, se traduisent par des aides, non aux chômeurs ou aux salariés, mais aux employeurs: sous forme d'exonérations totales ou partielles des cotisations de Sécurité sociale, de prise en charge d'une partie du salaire, de crédits d'impôts ou de subventions forfaitaires directes, ces aides aux patrons représentent des sommes colossales chaque année, sommes qu'il est quasiment impossible de calculer, car le gouvernement se refuse à les centraliser.

On peut essayer d'en donner une liste forcément incomplète, sans jamais savoir vraiment combien de salariés sont concernés. D'après les statistiques, 80% des embauches de jeunes se font en contrat précaire:

- Le contrat jeunes en entreprise: ce contrat aide les employeurs qui embauchent des jeunes de moins de 23 ans non titulaires du baccalauréat.

- Le contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis): il subventionne l'employeur de jeunes de 18 à 25 ans dans les domaines du social ou de l'humanitaire.

- Le contrat de professionnalisation: il remplace les anciens contrats de qualification, d'adaptation et d'orientation, et subventionne les employeurs qui embauchent et forment des jeunes.

- Le contrat en alternance, mi-formation, mi-travail.

- Le contrat d'accompagnement dans l'emploi: ce contrat a pris le relais, au rabais, des anciens CES (contrat emploi solidarité), dans le secteur non marchand.

- Le contrat d'apprentissage, qui existe depuis des lustres, destiné aux apprentis.

- Le contrat initiative emploi: censé aider les chômeurs de longue durée et les personnes confrontées à des difficultés d'insertion professionnelle.

- Le contrat d'avenir: présenté comme devant inciter les associations et les collectivités à embaucher les titulaires du RMI et de l'ASS (chômeurs en fin de droits).

- Le contrat d'accès à l'emploi (CAE) destiné aux employeurs des départements d'outre-mer.

- Le contrat d'insertion: présenté comme devant faciliter l'insertion professionnelle des allocataires du RMI et des bénéficiaires des minima sociaux.

Et il ne faut pas oublier les contrats précaires classiques, les CDD, les contrats de travail temporaire (les intérimaires), les contrats saisonniers et tous les contractuels et vacataires de la Fonction publique qui échappent au Code du travail.

Depuis août dernier, le contrat nouvelle embauche (le CNE) a été institué pour les entreprises de moins de 20 salariés. Et aujourd'hui, Villepin souhaite rajouter, outre son CPE (contrat première embauche) un CDD senior pour les plus de 57 ans.

Villepin a annoncé qu'il souhaitait réviser le Code du travail et la notion de CDI, le contrat de travail indéterminé. Dans les faits, il y a longtemps que c'est fait.

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