Guerre contre l'Irak : Les Verts allemands à la rescousse des services secrets01/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1957.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guerre contre l'Irak : Les Verts allemands à la rescousse des services secrets

Les Verts allemands sont parvenus à différer, et peut-être même à empêcher, la création d'une commission d'enquête sur les activités des services secrets de leur pays, soupçonnés d'avoir aidé l'aviation américaine à bombarder l'Irak.

En Allemagne, de même qu'en France, les gouvernements s'étaient démarqués de l'intervention américaine et anglaise en Irak au printemps 2003. Ce qui leur avait permis de faire meilleure figure auprès d'une opinion largement hostile à cette attaque subie essentiellement par la population irakienne. Dès la campagne pour les élections allemandes de septembre 2002, en pleins préparatifs de guerre, le chancelier social-démocrate Schröder avait choisi de marquer sa différence, déclarant qu'il n'était pas disponible pour une telle aventure. De la sorte, il faisait passer au second plan le chômage et sa politique antiouvrière. C'était aussi une façon de faire oublier que l'Allemagne participait déjà -comme la France- à l'intervention en Afghanistan. Cette pose antiaméricaine avait sans doute permis à Schröder et à son ministre des Affaires étrangères, le Vert Joschka Fischer, de gagner ces élections.

Depuis, le gouvernement Schröder a chuté et différentes révélations font état d'une aide apportée par les services secrets allemands aux bombardements de l'Irak en 2003. Trois partis aujourd'hui dans l'opposition -le Parti de la Gauche, le Parti Libéral et les Verts- avaient prévu de demander une commission d'enquête parlementaire pour établir la lumière à ce sujet. Mais au dernier moment, les Verts ont fait machine arrière, déclarant préférer laisser le temps au gouvernement de répondre aux questions, si bien que le nombre de voix nécessaire à la création de cette commission d'enquête n'a pas été atteint.

En couvrant le ministre des Affaires étrangères de l'époque, l'un des leurs, les Verts rendent du même coup service au gouvernement actuel d'Angela Merkel dont le ministre des Affaires étrangères, successeur de Fischer, contrôlait à l'époque les services secrets.

Les Verts allemands avaient grandi à la faveur de la mobilisation de centaines de milliers de pacifistes, notamment contre le stationnement des fusées Pershing et des missiles Cruise sur le sol allemand. Mais c'était dans l'ancien temps, du temps où les Verts n'avaient pas goûté aux délices de la participation gouvernementale!

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