Education nationale : Le ministre et le prestige de l'uniforme01/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1957.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Education nationale : Le ministre et le prestige de l'uniforme

Histoire de donner l'impression qu'il fait quelque chose contre la violence à l'école, le ministre de l'Éducation, de Robien, poursuit sa "réflexion" sur l'introduction de la police dans les établissements scolaires dits difficiles. Et il vient de renouveler la visite qu'un de ses prédécesseurs, Xavier Darcos, avait faite il y a trois ans dans la même école d'un quartier populaire de Londres. La présence de la police dans cet établissement, comme dans les 150 autres du pays concernés par l'expérience, se réduit à un seul policier en uniforme par école, mais sans menottes, a précisé le policier au ministre.

On ne nous dit pas si celui de l'école visitée en a assez d'être pris pour une bête de foire par des ministres français chargés de l'éducation. En revanche, comme on peut aisément l'imaginer, le bobby britannique en question ne réussit qu'en partie à régler les problèmes de discipline et d'absentéisme auxquels il est censé veiller. En France, ce genre d'activité relève des tâches effectuées par des surveillants et surtout par les conseillers principaux d'éducation (CPE), fonction qui n'existe pas au Royaume-Uni.

Passons sur l'aspect publicitaire de ce voyage ministériel. La présence d'un policier dans les établissements scolaires n'améliorerait certainement pas grand-chose quand les difficultés surgissent dans les salles de classes. Quant au suivi des élèves, dans les établissements difficiles et hors de ceux-ci, si de Robien et consorts s'en préoccupaient un tant soit peu, ils maintiendraient les effectifs de ces surveillants, CPE, assistantes sociales, dont ils rognent le nombre, et qui n'ont pas besoin d'être en uniforme et en képi pour accomplir leur tâche.

Lors de sa visite londonnienne, et face au constat évident que la présence d'un policier n'a pas réglé grand-chose, de Robien s'en est sorti par une pirouette: "C'est parce qu'il faudrait deux policiers au lieu d'un!" Et pourquoi pas un commissariat dans chaque école tant qu'il y est? Poursuivons dans la même veine: avec un ministre de l'Éducation, ce n'est déjà pas bien, alors, avec deux Robien, bonjour les dégâts.

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