Centre hospitalier de Calais : Économies sur le dos du personnel01/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1957.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre hospitalier de Calais : Économies sur le dos du personnel

Le 16 janvier, la direction de l'hôpital de Calais a mis en place une réorganisation du travail des agents ASH (agents des services hospitaliers) et ASI (agents de service interne), responsables du nettoyage. Auparavant, les ASH étaient intégrées à une équipe d'aides-soignantes et d'infirmières. Elles connaissaient leur service, avaient un contact humain avec les malades, et aidaient ainsi aux tâches effectuées par les aides-soignantes.

Elles sont maintenant regroupées dans un pool qui centralise toutes les tâches de nettoyage. Mais en plus des chambres et services, il faut qu'elles assurent le nettoyage du bloc opératoire, de l'endoscopie et de l'imagerie médicale, qui jusqu'en décembre était assuré par cinq salariés d'une société privée. La direction a en effet mis fin au contrat avec cette société sous-traitante, sans pour autant embaucher. Et c'est donc aux agents de l'hôpital, pourtant en sous-effectif permanent, d'assurer ce travail.

En fait cette réorganisation des ASH ne sert qu'à faire des économies de personnel. Elle se traduit par une fatigue supplémentaire et une dégradation des conditions de travail, y compris pour les aides-soignantes et les infirmières. Le résultat sera une diminution de la qualité de l'hygiène et de l'accueil des malades.

Depuis que la direction a annoncé, au mois d'octobre dernier, sa volonté de faire un pool d'ASH-ASI, le mécontentement n'a cessé de grandir. Plusieurs journées de grève ont été organisées, et suivies, fin 2005, obligeant au moins la direction à repousser son projet de quelques mois et à en gommer les aspects les plus révoltants. Une pétition a également été signée par plusieurs centaines d'agents et déposée par quatre-vingts d'entre eux dans le bureau du directeur.

La dernière journée de grève date du 16 janvier, les assignations massives ont fait qu'il y avait plus de personnel que d'habitude! La direction voudrait donc passer en force.

La réorganisation du nettoyage s'inscrit, après les suppressions de postes de ces dernières années, dans un plan de redressement imposé par la direction de l'hôpital et l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH). L'ARH justifie ce plan par le déficit de l'hôpital: 9 millions d'euros cumulés sur ces douze dernières années. Ce déficit n'est dû qu'à l'insuffisance du financement de l'État, qui n'a pas évolué alors que l'activité de l'hôpital, elle, a augmenté.

D'ailleurs cette situation à Calais n'est pas isolée. Les trois quarts des hôpitaux publics français sont en déficit. Ils ont cumulé jusqu'à un milliard d'euros de dettes fin 2005, conséquence de la politique des gouvernements successifs qui a été de sacrifier la santé publique.

Ce déficit sert aussi à l'ARH à reporter la reconstruction de l'hôpital de Calais sur un site à la périphérie de la ville. L'ARH se livre à un véritable chantage: il faut résorber la dette pour obtenir les crédits nécessaires à la reconstruction. La direction, en reprenant ces arguments hypocrites, accepte ce chantage et ce sont les agents qui devraient en faire les frais.

Mais le personnel n'a pas dit son dernier mot!

Partager