Berry-Tuft et Berry-Tapis (36) : Les ouvriers manifestent contre les licenciements22/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1951.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Berry-Tuft et Berry-Tapis (36) : Les ouvriers manifestent contre les licenciements

Vendredi 9 décembre, 250 personnes ont manifesté dans la petite ville de Buzançais le jour du marché: les ouvriers de Berry-Tapis, rejoints par une centaine de chez Berry-Tuft (Châteauroux) protestaient contre la fermeture de ces deux usines. Le 19 novembre déjà, plusieurs centaines de travailleurs avaient manifesté à Châteauroux.

Pour justifier les licenciements, les patrons invoquent une baisse des ventes sur le marché de la moquette et la concurrence des productions de tapis du Moyen-Orient. La réalité, c'est qu'ils ont cette année unifié les différents groupes qu'ils possèdent en une holding financière, Beaulieu International Group, qui affiche un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros et emploie 4781 personnes dans huit pays. Lors de la création de l'usine de Châteauroux, ils ont été exonérés pendant cinq ans de taxe professionnelle. À Buzançais, c'est l'argent public qui a financé les bâtiments et le patron a touché l'équivalent de 3000 euros "par emploi créé". Les dégrèvements dont ils ont bénéficié lors de la mise en oeuvre de la loi Aubry sur les 35 heures se sont élevés à 2324 euros par emploi.

Cela n'a pas empêché le groupe de licencier 118 personnes à Châteauroux en 2001, et 97 à Buzançais en 2004. Aujourd'hui, ce sont 320 emplois qui seront supprimés par la fermeture des deux usines. Les travailleurs veulent "faire cracher les patrons au bassinet", comme le disait une ouvrière lors de l'un des rassemblements devant les entreprises.

Sous prétexte que les patrons -la famille De Clerck- sont belges, la presse locale et certains syndicalistes s'en prennent aux "Flamands" qui casseraient l'industrie française. Bien évidemment, ce n'est pas "d'étrangers" dont sont victimes les travailleurs de l'Indre, mais de capitalistes qui ont accumulé une fortune considérable. D'ailleurs, une partie de leurs biens n'est pas loin: tous les travailleurs savent que les De Clerck sont propriétaires, ne serait-ce que dans l'Indre, de trois châteaux, d'immeubles en ville, de bois... En 2001, ils avaient même découvert que jardiniers, nourrice et palefreniers étaient employés au compte de l'entreprise!

En prenant sur les bénéfices et sur cette fortune accumulée sur le dos des salariés du groupe, il y a de quoi garantir les salaires des travailleurs.

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