Arvin Meritor (Saint-Priest, 69) : Débrayages contre les attaques de la direction22/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1951.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arvin Meritor (Saint-Priest, 69) : Débrayages contre les attaques de la direction

À Vénissieux Saint-Priest, la direction de Volvo a vendu une partie de Renault-Trucks (ex-RVI), la fonderie et l'usine Ponts, au groupe ArvinMeritor, en octobre 2004. Ce groupe américain, qui fabrique des organes pour l'automobile, emploie 30000 personnes dans le monde. Suite à cette vente, les accords d'entreprise doivent être renégociés pour chacun de ces secteurs.

À l'usine Ponts, les discussions ont démarré début décembre et ce qui est apparu très vite, c'est que la direction voulait revenir sur une bonne partie des acquis et ne proposait guère mieux que le minimum légal. Elle voudrait supprimer tous les jours de RTT, en faisant travailler plus, geler les jours de congé d'ancienneté, mettre la 5e semaine de congés payés à la disposition de la direction, supprimer les heures d'information syndicale, ne plus donner d'heures de délégation aux délégués suppléants, supprimer les heures données pour le fonctionnement du CE, etc.

Mais les salariés ont vite réagi. Le 7 décembre, des heures d'information syndicale étaient prévues pour les trois équipes pour rendre compte des premières discussions, et la direction avait menacé de ne pas les payer car elles n'étaient pas en fin de poste. L'effet a été de susciter la colère et de faire venir plus de monde que d'habitude à ces réunions.

En apprenant les propositions de la direction, les salariés de l'équipe de nuit ont décidé de faire une pétition lui demandant de tenir les engagements pris lors de la vente de l'usine et ont prolongé la réunion par une heure de débrayage.

À la réunion d'information du mercredi matin, prolongée elle aussi par une heure de débrayage, les ouvriers se sont retrouvés à 90 et sont allés interrompre les négociations en cours sur les 35 heures. Parmi les grévistes, il y avait des travailleurs qui ne débrayent plus depuis longtemps. Et l'après-midi, de nouveau il y a eu plus de 50 personnes, qui ont décidé de débrayer le lendemain, jeudi, pour se rendre à la réunion de négociation... que la direction a quittée sous les huées.

La semaine suivante, des débrayages ont eu lieu de nouveau, mardi 13 décembre, dans les trois équipes.

Tous ces mouvements ont fait un peu reculer la direction, qui a finalement payé les heures d'information syndicale, proposé de donner cinq heures de délégation pour les délégués suppléants, et envisage de mettre un compte d'heures pour une partie du temps de travail supplémentaire, ce qui pourrait donner des jours de congé à la disposition du patron.

Mais on est loin du compte et, pour l'instant, les acquis sont sérieusement remis en cause. Beaucoup de travailleurs pensent que les heures de débrayage ne suffiront pas pour faire revenir en arrière la direction. Aussi, certains souhaitent que, au mois de janvier, aient lieu des actions plus déterminées.

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