Renault – Cléon (76) : Aux élections professionnelles, la CGT baisse en pourcentage, mais maintient son électorat07/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1949.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Cléon (76) : Aux élections professionnelles, la CGT baisse en pourcentage, mais maintient son électorat

Aux élections professionnelles du 24 novembre, à l'usine Renault de Cléon, cinq listes étaient présentes (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC). Cela fait des années que la CGT est le seul syndicat de l'usine à maintenir un langage combatif et à représenter encore une opposition à la direction, les autres étant plus ou moins ouvertement partisans de la collaboration avec le patron.

C'est l'influence de cette CGT que le direction Renault voulait à tout prix réduire et celle-ci, largement majoritaire depuis le mouvement contre les licenciements dans les années 1980, passe de 80 à 72% au 1er collège (ouvriers), de 35 à 26% au 2e collège (techniciens et encadrement). Sur l'ensemble de l'usine, la perte est de 10% pour les délégués du personnel. La CGT reste donc majoritaire, loin devant la CFE-CGC (23,3%) et la CFDT (17,4%). Par contre, aux élections du Comité d'entreprise, marquées par une campagne unanime des autres syndicats et de la direction, elle perd la majorité.

En fait si l'on compare aux dernières élections de délégués du personnel qui s'étaient tenues en 2003, la CGT ne perd que 47 voix sur près de 2 200 votants. Elle obtient même un nombre de voix supérieur à celui de 2001. La CGT a globalement maintenu son électorat mais elle l'a aussi en partie renouvelé. L'encadrement comptait bien qu'un nombre significatif parmi les nouveaux embauchés suivent ses injonctions et choisissent un syndicat plus proche de la direction. Des jeunes embauchés ont été réunis, à qui il fut expliqué ce qu'est un "bon" et un "mauvais" syndicat. Des réunions systématiques ont eu lieu dans chaque secteur exhortant les travailleurs à "ne pas faire n'importe quoi, car c'est pour quatre ans". Mais la CGT a tout de même maintenu le nombre de ses électeurs.

Les pressions de la direction ont plus pesé sur les abstentionnistes. Le jour du vote par exemple, des chefs contrôlaient les listes d'émargement et allaient chercher les abstentionnistes jusque dans les bureaux et les ateliers. La participation est ainsi passée de 74 à 87%, avec 650 votants supplémentaires.

Pourtant, au lendemain du vote, la direction ne pavoisait pas. Bien sûr elle a, dans une certaine mesure, réussi son pari de faire baisser relativement la CGT. Mais elle a largement échoué dans sa tentative de convaincre les travailleurs que pour défendre leur emploi, leur niveau de vie et leurs conditions de travail, il fallait choisir la résignation et la soumission... ne serait-ce que dans les urnes.

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