L'article suivant est extrait du journal Le pouvoir aux travailleurs, le mensuel de l'Union Africaine des Travailleurs Communistes Internationalistes, paru le 22 novembre, un peu avant la tenue du sommet de Bamako.

"On apprend que le gouvernement français a versé à l'État malien une somme de 3,279 milliards de francs CFA pour la réalisation d'un certain nombre de travaux en vue de cette prochaine cérémonie entre le dirigeant de l'ex-puissance coloniale et ceux de ses ex-colonies.

Le Palais des congrès a été rénové, une nouvelle salle de 300places a été construite, de même qu'une salle polyvalente destinée à la presse. L'aéroport de Bamako a aussi subi des travaux comme l'agrandissement du parking des avions et autos pour accueillir les délégations. Le salon présidentiel de l'aérogare a été refait à neuf, etc.(...)

Cette somme aurait pu servir à quelque chose de plus urgent pour la population si les dirigeants étaient quelque peu soucieux des besoins de celle-ci. Il y a trois mois, une famine a sévi dans certaines régions du Mali suite à l'invasion des criquets puis à une mauvaise récolte. Beaucoup de personnes ont souffert, certaines sont mortes car les aides n'arrivaient pas à temps ou en quantité suffisante. Il est de notoriété publique que la ville de Bamako manque cruellement d'infrastructures en matière d'évacuation des eaux usées; l'électricité est fréquemment coupée, les routes sont en mauvais état et le transport en commun anarchique; les hôpitaux publics manquent de matériel et de médicaments, les écoles publiques sont un piteux état; les plus de trois milliards engloutis dans les travaux de prestige auraient pu servir à soulager quelque peu les souffrances des plus démunis. (...)"