Les bénévoles ne peuvent pallier les carences de l'État07/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1949.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les bénévoles ne peuvent pallier les carences de l'État

Alors que les Restos du coeur entament leur vingt et unième campagne avec des difficultés accrues pour répondre aux besoins des plus pauvres, on a pu voir, lundi 5 décembre, le Premier ministre faire semblant pendant une heure de se pencher sur le sort des plus démunis. Visitant un centre parisien des Restos du coeur, il a lancé un appel aux volontaires. Le même jour, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Jean-François Lamour, proposait une série de mesures en faveur du bénévolat. Il a rappelé l'aide de 100 millions d'euros que le gouvernement entend donner aux associations, qui regroupent salariés et bénévoles, pour les "consolider dans leurs actions", a-t-il dit. Il a omis de rappeler que, depuis trois ans, ce même gouvernement leur avait supprimé chaque année 80 millions de subventions!

Les autres mesures ont toute un point commun: celui de ne pas coûter un centime de plus que les frais d'impression du papier, ni à l'État, ni aux plus riches que le ministre n'appelle pas à la solidarité! Lamour a parlé de simplifier les démarches administratives des associations, de créer un fichier informatique recensant tous les bénévoles et de donner à chacun un "passeport" où il sera fait état de son engagement. La palme (c'est le cas de le dire) revient à la décision de décerner des médailles et des "palmes du bénévolat" aux plus dévoués, au cours de cérémonies ayant lieu "le même jour dans toutes les préfectures"!

Cela serait risible si, derrière, il n'y avait pas toute cette misère qui exigerait que l'on apporte d'autres réponses, et de façon urgente. Les bénévoles sont nombreux, douze millions en France, dont environ 3,5 millions qui consacrent régulièrement deux heures par semaine à une association, sportive, culturelle, de quartier, d'aide à ceux qui en besoin, etc. Il est heureux que bien des gens se sentent suffisamment solidaires pour donner du temps et de l'énergie en s'investissant dans des activités sociales! Mais ils ne peuvent pas tout faire, et surtout pas suppléer aux carences de l'État, qui compte sur leur bonne volonté pour éviter de s'engager dans des domaines qui devraient être les siens.

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