Citroën – Aulnay-sous-Bois (93) : Débrayages contre les charges de travail07/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1949.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Citroën – Aulnay-sous-Bois (93) : Débrayages contre les charges de travail

Fin octobre, la direction de l'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a mis fin à l'équipe de nuit (650 travailleurs). C'était prévu puisque les contrats de 550 intérimaires se terminaient tous à cette date; quant à la centaine d'ouvriers qui avaient des contrats à durée indéterminée, elle les a mutés en équipe de jour ou dans d'autres usines. La direction en a profité pour augmenter les charges de travail et pour essayer encore d'obtenir un gain de productivité. Seulement, cela ne s'est pas passé sans réactions.

Depuis ce changement, une dizaine de débrayages ont eu lieu contre les charges de travail ou contre des sanctions. Ils n'ont touché que de petits effectifs, mais cela a été suffisant pour inquiéter la direction, qui a préféré lâcher du lest, quand elle ne pouvait pas faire autrement!

Les premiers débrayages ont commencé dans le secteur du Montage, pour réclamer des postes supplémentaires. Par petits groupes de trois ou quatre, le travail a cessé quelques heures. Puis ce sont les travailleurs du sous-traitant Gefco (caristes dans l'usine) qui s'y sont mis. Tout cela a encouragé un autre secteur, moins mobilisé d'habitude, celui du Ferrage. Et c'est de là qu'est parti, mardi 29 novembre, le débrayage le plus important. Après avoir commencé à 25, les ouvriers du Ferrage ont défilé dans les différents secteurs du Montage, durant toute la durée de l'équipe d'après-midi, en criant "Augmentez les salaires". Par solidarité, assez spontanément, plusieurs ouvriers ont rejoint le cortège qui a fini par compter cent travailleurs.

Après les premiers débrayages, la direction a fait quelques aménagements de postes au Montage. Au Ferrage, elle a dû céder plusieurs postes. Mais cela ne suffisait pas et d'autres débrayages ont eu lieu.

Au Montage, devant le mécontentement qui montait, la direction a reculé sur les sanctions qu'elle voulait infliger à trois ouvriers qui avaient été convoqués le même jour. Du coup, 130 ouvriers sur deux équipes se sont réunis à la pause et ont menacé de débrayer.

Ainsi, par petits groupes, les ouvriers entendent se faire respecter. Certains se posent le problème de comment créer un rapport de force à l'échelle de l'usine qui puisse vraiment faire reculer la direction. La CGT a appelé à un débrayage le jeudi 8 décembre. Peut-être les travailleurs s'en saisiront-ils pour unifier ces débrayages et se retrouver tous ensemble dans la lutte.

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