Baisse du chômage... seulement dans les statistiques07/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1949.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse du chômage... seulement dans les statistiques

Le gouvernement s'est autofélicité d'avoir fait diminuer le chômage en octobre, pour le septième mois consécutif.

Cela surprend car, partout dans le pays, le sinistre cortège des suppressions d'emplois va bon train. La recherche d'un emploi est plus que jamais le parcours du combattant: des centaines d'heures perdues à dépouiller les maigres annonces, à rédiger des lettres de motivation, à téléphoner, à se rendre à des entretiens... Avec à la clé, une succession d'espoirs déçus, d'humiliations pendant des mois ou des années. Dans la plupart des cas, au bout du marathon, il n'y a souvent que le stage, le contrat aidé, le CDD ou bien des missions d'intérim, et encore, parfois à temps partiel.

Ce miracle de la "diminution" du chômage se réalise surtout dans les statistiques du ministère. Si l'on prend les chiffres officiels, dans le secteur privé, on constate qu'il n'y a quasiment pas d'augmentation du nombre d'emplois. L'emploi salarié est passé, de juin à septembre, de 15,443 millions à 15,451 millions, soit une progression de 8000 emplois en quatre mois. Ces chiffres montrent, du coup, que les 200000 signatures de contrats nouvelle embauche (CNE), dont se vante Villepin, ont simplement remplacé les embauches en CDI ou en CDD. Cette nouvelle formule est plus avantageuse pour l'employeur qui, pendant deux ans, peut mettre fin à tout moment au CNE, sans donner de motif.

La nouvelle baisse de 21700 du nombre de chômeurs est en grande partie factice. Sur les 407000 chômeurs qui ont quitté l'ANPE ce mois-là, seulement 105708 ont déclaré avoir retrouvé un emploi et 224000 ont été sortis pour "radiation administrative" ou "absence au contrôle", ce qui peut quelquefois traduire un retour à l'emploi mais pas toujours, et de loin!

Et parmi ceux qui ont retrouvé du travail, la grande majorité correspond aux contrats "aidés" de Borloo, petits boulots mal payés, précaires et financés par l'État, rien donc qui ressemble à de véritable emplois. Bref, le gouvernement lutte contre le chômage à coups de gomme et de communiqués.

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