Sevelnord – Valenciennois : Moins de production, mais plus de travail02/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1948.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sevelnord – Valenciennois : Moins de production, mais plus de travail

Sevelnord, société filiale à 50% de Fiat et à 50% du groupe PSA (Peugeot-Citroën), fabrique des monospaces et utilitaires pour les deux groupes, dont la Peugeot 807.

Depuis quelque temps la production baisse, surtout celle du groupe FIAT qui ne représente plus que le quart de la production au lieu de la moitié. La direction a donc décidé la suppression de l'équipe de nuit avant la mise en production du nouveau modèle d'utilitaire. Les travailleurs en CDI d'équipe de nuit, des volontaires (surtout pour la prime de 150 à 200 euros mensuels), sont ramenés en équipes de jour et les intérimaires qui étaient sur ces postes en jour sont «mis en fin de contrat» comme disent les patrons. Ce sont ainsi plus de 250 emplois qui disparaissent et ce n'est pas parce qu'il s'agit d'intérimaires que cela change quelque chose: il s'agit bien de licenciements.

Mais c'est aussi un recul pour ceux qui restent. Car les effectifs baissent plus que la production. Au Montage, l'effectif est réduit de 16% alors que la production baisse de 12%. Du coup, alors qu'on est soi-disant en période de baisse de production, la charge de travail de chacun s'est accrue. Parfois, il n'y a pas assez de monde pour tenir tous les postes. Dans ces conditions, obtenir une journée de congé devient de plus en plus difficile. La direction est même allée jusqu'à imposer des samedis travaillés avant la baisse de production. Par ailleurs, elle a profité des craintes que la situation a créées pour tenter d'imposer une augmentation de la productivité.

Autrement dit, baisse de production ne rime pas avec moins de travail, au contraire. La direction voulait que la baisse de production ne rime pas avec la baisse des profits... pour l'instant elle semble y parvenir. Mais les choses peuvent changer, car le ras-le-bol devient sensible dans les ateliers.

Deux groupes,mais encore moinspour les salaires!

Quand il s'agit d'augmenter la production, de pousser les cadences en fonction des besoins de Peugeot et de subir les pressions de l'encadrement, Sevelnord semble faire partie du groupe PSA... Mais pour la prime de participation aux bénéfices, par exemple, dont bénéficient les ouvriers de Peugeot... eh bien il n'y en a pas, car Sevelnord ne générerait presque pas de bénéfices, ou alors des pertes, en fonction du budget de fonctionnement attribué par les deux actionnaires!

En réalité, les profits générés à Sevelnord remontent au niveau des groupes grâce à une tarification favorable aux maisons mères. Il y a certes un intéressement usine, mais comme toutes les primes il est plus qu'aléatoire, et cette année il serait de 650 euros... moitié moins que l'année dernière alors que la production dans l'usine a à peine baissé!

Les fournisseurs de pièces et les fournisseurs de subventions...

Sevelnord a ses fournisseurs attitrés d'éléments de montage, mais ils se trouvaient en moyenne à 400kilomètres de l'usine, trop loin et pas assez réactifs avec les stocks dans les camions au goût de la direction. Le Département, la Région, l'État et même l'Europe ont fourni des subventions pour 2,5 millions d'euros sur les 8,7millions que coûtera la création d'une zone pour les fournisseurs à 100 mètres de l'usine.

Comme quoi on peut être riches et bien gras, comme les actionnaires de PSA, et bénéficier des subventions prélevées sur les impôts que nous payons tous...

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