RATP (région parisienne) : La grève du 23 novembre et la politique des syndicats02/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1948.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP (région parisienne) : La grève du 23 novembre et la politique des syndicats

L'appel de la CGT-RATP à la grève du 23 novembre a été un échec. Il y a eu très peu de grévistes au métro, en station, dans les bus ou à la maintenance.

Cet appel avait été lancé le jour où était présenté au Comité Régie d'entreprise le projet «d'adossement» du régime de retraite RATP au régime général (CNAV). Mais bien qu'une menace pèse réellement sur cet acquis défendu lors des grèves de 1995 et de 2003, pourquoi si peu de mobilisation aujourd'hui?

Certes, la direction a fait campagne pour présenter l'adossement comme une simple nécessité technique puisque, d'après elle, le régime retraite serait épargné et garanti par l'État. Forts de ces promesses qui n'engagent que ceux qui y croient, la plupart des syndicats (Autonomes, FO, CFDT et Indépendants) ont cautionné l'adossement, faisant la campagne de la direction dans les multiples tracts qu'ils ont distribués.

Du côté de la CGT, le principal syndicat de la Régie, qui aurait dû prendre le contre-pied de cette campagne, les choses furent bien laborieuses. Depuis décembre 2004, date à laquelle le projet a été connu, des militants de la CGT bataillent dans le syndicat pour obliger les dirigeants à bouger le petit doigt; dirigeants qui lorgnent plutôt en direction des quelques places d'administrateurs qu'offrirait cette nouvelle caisse de retraite. De ce fait, les critiques de la CGT restaient plutôt neutres et se présentaient bien souvent sous forme de questionnement concernant l'avenir du régime retraite. Il y a simplement eu une consultation-pétition de la CGT réclamant (en vain) à la direction une consultation du personnel, puis une autre pétition où, miracle, ont pouvait cocher la case «contre l'adossement».

À traîner ainsi des pieds, il n'y avait aucune chance pour que la direction de la CGT mobilise qui que ce soit. Le voulait-elle d'ailleurs? Si bien que, quand tomba l'appel à la grève pour le 23 novembre, personne n'y a cru. Et la multiplication des préavis déposés, et dont la plupart des travailleurs n'ont eu connaissance que par la presse, n'y changea rien. L'appel à la grève reconductible de SUD-RATP, un syndicat quasi inexistant à la Régie, n'eut aucune suite, tout comme le préavis déposé par la CGT pour le 25 novembre. Reste un préavis CGT déposé pour le 2 décembre, jour où une manifestation est prévue.

Pour tenter de contrecarrer cet échec presque annoncé de la grève du 23, quelques militants ont expliqué l'opportunité qu'il y avait à rejoindre une grève qui démarrait à la SNCF. Mais outre que la combativité était bien faible à la RATP, la brièveté du mouvement des cheminots, elle aussi voulue par les syndicats qui y appelaient, n'a pas permis qu'un espoir réapparaisse.

Quant au problème spécifique des retraites, il n'est pas dit que les travailleurs de la RATP, découvrant les conséquences de l'adossement dont se félicite tant la direction, ne retrouvent pas les mêmes raisons d'agir qu'en 1995 et 2003.

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