Après le crime contre Chahrazad : «Les filles doivent avoir le droit de dire non ou oui»02/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1948.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après le crime contre Chahrazad : «Les filles doivent avoir le droit de dire non ou oui»

Dimanche 27 novembre, à l'appel de l'association Ni putes ni soumises, des centaines de personnes se sont rassemblées à Neuilly-sur-Marne, dans le quartier où quinze jours plus tôt Chahrazad, 18 ans, a été arrosée d'essence et brûlée vive par un garçon, pour la seule raison qu'elle repoussait ses avances et refusait de l'épouser. Il y a tout juste un an, à Marseille, Ghofrane, à peine plus âgée, était tuée à coups de pierres pour la même raison. Deux ans plus tôt, à Vitry-sur-Seine en banlieue parisienne, Sohane mourait, elle-aussi brûlée vive par un garçon éconduit. Et il y en a eu bien d'autres...

À Neuilly-sur-Marne, dans la manifestation, une banderole demandait «Aujourd'hui Chahrazad, demain qui?» Pendant combien de temps encore des garçons considéreront-ils les femmes comme des choses, comme leur propriété au point de les supprimer quand elles s'apprêtent à leur échapper? Combien de temps faudra-t-il encore pour qu'ici ou là, héritage de temps ancestraux, des femmes soient considérées par des hommes comme du bétail, des reproductrices que l'on marie, en fait que l'on accouple, au gré des arrangements entre familles et sans que les principales intéressées puissent dire leur mot?

Comme l'a dit à l'issue de la manifestation le frère de Chahrazad, bouleversé par la douleur et l'émotion: «Nous sommes là pour dénoncer toutes les violences envers les femmes; les femmes doivent pouvoir dire non ou oui!».

Partager