Taxes sur l'essence : Pompe à sens unique28/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1943.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxes sur l'essence : Pompe à sens unique

Une "commission de transparence" sur les effets de la flambée des prix pétroliers dans le budget de l'État a remis à Villepin un rapport qui prétend que l'État en serait de sa poche, alors qu'il prélève 70% de taxes sur le prix du litre d'essence.

Pour parvenir à une telle conclusion, il faut un super-culot, et la commission dite "de transparence" en a à revendre. Dans ses calculs, elle a pris en compte la TVA sur les produits pétroliers (qui devrait rapporter 586 millions d'euros de plus à l'État) et la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) qui, étant fonction du volume vendu, pourrait rapporter 659 millions de moins que l'an dernier. C'est ainsi qu'apparaît un manque à gagner de 73 millions d'euros.

L'arnaque, c'est de présenter des prévisions comme la réalité. Car qu'est-ce qui prouve que la consommation de produits pétroliers va fortement baisser? Les familles qui ont une chaudière au fioul (+ 43% en un an) et les salariés contraints de prendre leur voiture pour aller travailler (+ 20% sur le super en un an) ont-ils le choix?

Même si le volume total des taxes sur l'essence fluctue un peu, l'État engrangera cette année, comme les précédentes, des sommes fantastiques sur le dos des consommateurs. La seule TIPP, quatrième source de recettes du budget, lui rapporte bon an mal an 25 milliards d'euros, autant que la moitié de ce qu'il retire de l'impôt sur le revenu! En pleurant misère, le gouvernement essaie de faire oublier tout ce qu'il pompe sur le dos de la population au titre des produits pétroliers.

Si l'État engrangeait un peu moins cette année -ce qui reste encore à démontrer- la cause est plutôt à chercher dans les 494 millions de "dépenses supplémentaires supportées par l'État" cette année qu'évoque ladite "commission de transparence". Outre "l'aide à la cuve" de 75 euros (dont les conditions d'attribution sont restrictives), il s'agit de subventions au transport routier, à la pêche, à l'agriculture, etc. Ainsi, l'État remplit ses caisses, puis, après y avoir puisé pour faire des cadeaux qui profitent essentiellement à certains secteurs du patronat, il s'empresse de crier "au trou"... comme d'habitude.

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