États-Unis : Les Grands de l'Automobile à l'offensive contre les travailleurs28/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1943.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Les Grands de l'Automobile à l'offensive contre les travailleurs

Sous prétexte de mauvais résultats cette année, General Motors vient de faire accepter au syndicat de l'automobile, l'UAW, une série de sacrifices d'une ampleur encore jamais vue, et cela au beau milieu du contrat négocié en 2003 qui était toujours en vigueur.

General Motors prétend essuyer des pertes catastrophiques qui se monteraient jusqu'ici à 4 milliards de dollars. Mais c'est sans compter sur le matelas rembourré de quelque 55 milliards de dollars sur lequel General Motors est assis! Cette entreprise, même si elle perd de l'argent cette année, reste la plus grande entreprise industrielle des États-Unis, bien loin d'être au bord de la faillite. D'ailleurs la seule annonce de ce marchandage avec l'UAW a fait bondir l'action de GM de 10%.

Ses dirigeants, qui se votent chaque année des augmentations de salaire indécentes, exigent des sacrifices des salariés pour être plus concurrentiels. Ainsi General Motors a réussi à obtenir l'accord du syndicat pour réduire de 2080 dollars en moyenne par salarié les augmentations qui étaient prévues pour 2006. Les retraités, quant à eux, vont devoir payer beaucoup plus pour leur assurance maladie et leurs frais médicaux. Enfin, aux futurs retraités, General Motors n'assure plus une couverture médicale: il ne s'engage qu'à verser dans un fonds une somme limitée qui, une fois dépensée, laisse les intéressés sans assurance médicale! C'est ce qui est déjà arrivé aux salariés de plusieurs entreprises qui avaient adopté le même système.

Il s'agit d'une nouvelle attaque en règle contre les travailleurs, et pas seulement ceux de General Motors, car évidemment Ford et toute l'industrie automobile va emboîter le pas. Les entreprises de l'automobile viennent immédiatement après les compagnies aériennes, qui ont fait carrément appel au juge des faillites pour les aider à imposer des sacrifices exorbitants aux travailleurs.

En fait, bien qu'il s'agisse d'une offensive très dure de l'ensemble du patronat contre toute la classe ouvrière, beaucoup de dirigeants syndicaux continuent à prêcher aux travailleurs d'accepter des sacrifices pour que "leur" entreprise soit en état de résister à la concurrence. Inutile de dire que c'est précisément en rejetant cette logique-là et en refusant tout nouveau sacrifice que les travailleurs pourront se défendre.

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