Cofrafer - Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) : Une grève du ras-le-bol28/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1943.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cofrafer - Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) : Une grève du ras-le-bol

Trente travailleurs de la Cofrafer à Bonneuil-sur-Marne sont en grève depuis lundi 18 octobre. Ils représentent près de la moitié de l'effectif travaillant dans cette usine de "refendage" de grosses bobines de fer (de plusieurs tonnes!) aux dimensions de leurs clients de la région parisienne. Les grévistes bloquent l'activité de leur usine en campant devant. Plus aucune bobine de fer ne sort de l'usine; quant à la matière première, elle attend sur des péniches au port.

La détermination des travailleurs est entière. Depuis des années, l'usine a été revendue plusieurs fois. La dernière fois, en 2003, à un groupe espagnol, Bamesa, qui a commencé par licencier quarante salariés sur les cent vingt que comptait l'entreprise à l'époque. Pour ceux qui restent, les conditions de travail ont empiré.

En juin dernier, un ouvrier est mort, dans d'horribles conditions, écrasé par les rouleaux de sa machine; il voulait rattraper un défaut sur une bobine. La veille, le chef d'atelier lui avait reproché vertement ce défaut sur sa production.

La mutation du chef d'atelier est une des revendications des grévistes, comme la réintégration de deux travailleurs récemment licenciés. Pour les travailleurs de cette usine, c'est vital. La direction a commencé par se plaindre au tribunal... qui a ordonné l'expulsion des grévistes. Mais il n'y a personne à expulser puisque les travailleurs sont devant les portes de l'usine...

Après une première négociation, la direction n'a rien cédé. Elle préfère utiliser la menace non dite de la... délocalisation, en prétendant devoir se rendre en Roumanie. Mais cela n'a pas entamé l'unanimité des grévistes. Ceux-ci reçoivent le soutien actif de l'union locale CGT et des syndicats des usines clientes: Renault Le Mans, Citroën Saint-Ouen, Renault Douai, Valéo Amiens.

La municipalité PCF soutient aussi et même la police municipale, qui verbalise les camionneurs qui stationnent sur le trottoir en espérant rentrer leur matériel... Et la grève continue.

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