Ces communes qui ne veulent que des riches28/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1943.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ces communes qui ne veulent que des riches

Selon le maire PCF de Gentilly, dans le Val-de-Marne, quand un appartement HLM est construit, sa commune y participe financièrement à hauteur de 7500 euros. En revanche, des municipalités qui ont moins de 20% de logements sociaux, comme il en existe seize dans le département, et qui refusent de faire un effort de construction, doivent payer une pénalité de 152 euros par logement social manquant, par conséquent une somme nettement moins forte que ce qu'elles auraient à débourser pour le construire. En outre, en refusant des logements pour les milieux populaires, elles se dispensent d'un certain nombre de dépenses sociales et flattent l'électorat de droite qui est très content de voir les plus pauvres rejetés vers des banlieues lointaines.

Gayssot (PCF) et Besson (socialiste), les deux ministres auteurs en 2000 de la loi "solidarité et renouvellement urbain", savaient tout cela. Ils ont cependant donné vingt ans aux communes situées en agglomération pour qu'elles atteignent un seuil minimal de 20% de logements sociaux et ils ont fixé des sanctions financières minimes pour celles qui n'entreprenaient pas d'effort significatif pour l'atteindre. Neuilly, la ville de Sarkozy, ne paye pas l'amende parce qu'elle a réalisé quelques logements, ce qui lui permet d'atteindre 2,6%. À La Baule, Chamalières ou Antibes, la proportion reste inférieure à 6%.

Il y a 742 communes situées en agglomération qui comptent moins de 20% de logements sociaux. Un tiers des 742 maires concernés refusent d'en construire. Certains expliquent qu'ils manquent de terrains pour le faire ou se découvrent tout à coup une fibre écologiste et refusent de bétonner. À Saint-Maur, quatrième ville du Val-de-Marne, qui ne compte que 5,5% de logements sociaux (dans un état particulièrement lamentable), le maire est plus cynique: "J'ai été élu pour ne pas appliquer la loi Gayssot. On paye 5 millions de francs pour ne pas avoir de logements sociaux sur la commune", déclare-t-il.

Même si le gouvernement augmente cette pénalité dérisoire, cela n'obligera pas les communes récalcitrantes à s'exécuter.

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