URSSAF - Montreuil (Seine-Saint-Denis) : La Sécu s'éclate aux dépens de ses employés21/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1942.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

URSSAF - Montreuil (Seine-Saint-Denis) : La Sécu s'éclate aux dépens de ses employés

L'URSSAF de Paris RP, dont le siège est situé à Montreuil, recouvre les cotisations de Sécurité sociale de l'Ile-de-France (excepté la Seine-et-Marne). 2900 personnes y travaillent actuellement, réparties sur 12 sites.

Auparavant, la quasi-totalité du personnel travaillait dans la tour de Montreuil. Mais la direction, avec l'aide des pouvoirs publics, a éclaté le personnel sur les départements afin, paraît-il, de se rapprocher des cotisants. Sauf qu'elle en a profité pour supprimer des postes! Cette opération ne s'est pas passée sans difficulté pour le personnel, parfois affecté arbitrairement sur un site non choisi, à Nanterre ou à Saint-Quentin-en-Yvelines en particulier.

En plus, cette déconcentration des services a eu comme corollaire de faire disparaître certains services (standard...), tandis que d'autres sont menacés à terme d'externalisation (traitement de certains documents, services annexes, etc.).

Par ailleurs, des dizaines de départs ne sont pas remplacés depuis plusieurs mois. Quand ils le sont, c'est souvent par des CDD, que la direction ne garde pas au-delà de six mois afin de ne pas être obligée de les titulariser comme le prévoit la convention collective.

Normalement, les employés touchent une prime d'un demi-mois de salaire fin septembre, pour peu qu'ils soient présents ce mois-là jusqu'au 30. Eh bien, la direction a mis fin au contrat de plusieurs CDD présents depuis plus de trois mois, juste avant le 30, pour économiser cette prime. Elle a fini par reculer pour quelques cas, mais pour d'autres elle a maintenu sa position.

À la Sécurité sociale, on est payé sur 14 mois, mais cela ne veut pas dire pour autant que le salaire global soit à la hauteur. La dernière grille des salaires, signée par des syndicats minoritaires (CFDT, CFTC) est à peine en vigueur que le premier salaire d'embauche est déjà juste au-dessus du smic. En plus, il y a la volonté d'individualiser les salaires avec cette grille, même si les augmentations au mérite seront rares (20% du personnel chaque année) et peu importantes.

La direction cherche d'ailleurs à nous mettre la pression en mettant en place des entretiens d'évaluation. Mais, vu l'accueil reçu lors des présentations du dispositif au personnel, cela ne paraît pas faire l'effet escompté, et c'est tant mieux!

Les directeurs en revanche n'ont pas été oubliés, une classification spécifique venant d'être signée octroyant à la plupart d'entre eux 400 euros mensuels d'augmentation, avec effet rétroactif au 1er janvier 2005. Même si cela n'a encore rien à voir avec les hausses de salaires des grands patrons du privé, cela choque ici, vu la faiblesse des salaires.

Alors, bas salaires, pressions de la hiérarchie, charge de travail en hausse, le travail à la Sécu n'est pas la sinécure que certains veulent bien dire.

Heureusement, la direction tombe parfois sur un "os", comme quand elle a voulu licencier une employée rédactrice juridique: elle a été obligée de reculer, grâce à la mobilisation de ses collègues.

De même, lors de la grève du 4 octobre, au siège des dizaines de cadres et d'employés, habituellement peu grévistes, n'ont pas hésité à la faire ce jour-là.

Un dernier point positif: malgré l'éclatement, des liens ont été malgré tout maintenus entre les collègues des différents sites. Un gage pour l'avenir, face aux mauvais coups que nous prépare la direction, tout au service du gouvernement.

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