Siemens ex-Vatech (Grenoble) : Neuf jours de grève des travailleurs du nettoyage d'Onet21/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1942.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Siemens ex-Vatech (Grenoble) : Neuf jours de grève des travailleurs du nettoyage d'Onet

Comme l'a dit une travailleuse à la télévision, lundi 3octobre, c'est le ras-le-bol qui a déclenché la grève des douze salariés de chez Onet, qui nettoient les bureaux et les ateliers de l'usine Siemens, à Grenoble. Ras-le-bol des salaires toujours bas, de 900 à 1 200 euros, même après des années d'ancienneté, ras-le-bol des conditions de travail qui se dégradent.

Les salariés revendiquaient une augmentation de qualification, la prime de panier pour tous (seuls les plus anciens la touchent), et ils refusent la surcharge de travail.

Ils ont reçu le soutien de la CGT de l'usine, qui fit signer une pétition menaçant la direction d'appliquer le droit de retrait des ouvriers, si la situation d'insalubrité persistait. Il y eut aussi des altercations entre des ouvriers de l'usine et des chefs d'Onet, qui amenaient des équipes extérieures pour nettoyer le soir ou le week-end.

Face à ce remue-ménage, la direction Siemens n'osa plus autoriser l'entrée d'employés Onet extérieurs à l'usine et envoya ses cadres nettoyer les ateliers. Elle diffusa une note où elle expliquait qu'elle n'était pour rien dans ce conflit. Ben voyons! Qui sous-traite à plus bas prix le nettoyage et utilise des entreprises qui ne respectent pas le droit du travail, ni leurs salariés? Cette direction convoqua aussi un délégué CGT, lui reprochant d'intervenir dans un conflit qui ne le regardait pas!

Les grévistes se rassemblaient tous les jours devant l'usine, où ils avaient placardé des banderoles "Onet, Malhonnête" et "Onet-Siemens: association de malfaiteurs". À plusieurs reprises, ils ont envahi le bureau du DHS de Siemens ainsi que celui du directeur de l'agence Onet.

Le quatrième jour de la grève, Onet lâchait la prime de panier et une augmentation de la qualification pour tous, sauf pour trois salariés, dont les deux délégués CGT à l'origine de l'action. La grève continua alors pendant encore cinq jours, mais la direction d'Onet ne voulait rien lâcher pour les deux délégués CGT.

Pour les autres en revanche, une augmentation totale d'environ 80 euros par mois est acquise. Ajouté à cela, la prime de fin d'année passera de 80 à 100euros. Enfin, le prélèvement des jours de grève sera étalé sur trois mois.

S'il reste de l'amertume pour les deux délégués, les grévistes sont fiers de leur lutte et de s'être fait respecter. Ils ont même obtenu des excuses du directeur régional d'Onet. Ce monsieur, très méprisant au début de la grève, qui avait renvoyé les grévistes d'un revers de main en disant "dégagez", avait changé de ton et d'attitude le dernier jour

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