Peugeot - Poissy (Yvelines) : Les patrons ne connaissent pas la solidarité, les travailleurs, si !21/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1942.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot - Poissy (Yvelines) : Les patrons ne connaissent pas la solidarité, les travailleurs, si !

Une jeune intérimaire en équipe à Peugeot Poissy depuis mai 2005, maman d'une enfant de trois ans qu'elle élève seule, a reçu le 30 septembre notification par lettre recommandée d'une mise à pied conservatoire pour "absences injustifiées".

En réalité, cette jeune femme habite très loin de l'usine. Elle a trouvé une étudiante qui lui sert de nourrice et vient à 3 h 30 garder l'enfant lorsqu'elle-même est d'équipe du matin et embauche à 5h30. Plusieurs fois, pannes de réveil aidant, la jeune étudiante a manqué à l'appel. Et ces jours-là l'ouvrière intérimaire a prévenu l'usine et est restée garder son enfant. Quoi de plus normal?

Lundi 3 octobre, la jeune femme est malgré tout venue au travail. Quand ses collègues ont appris ce qui la menaçait, l'émotion a été grande. À une vingtaine, ils se sont réunis à la pause avec un délégué CGT. La plupart ont attendu la venue et les explications de cadres de la direction. Comme le chef du secteur, ceux-ci ont juré que Peugeot n'y était pour rien, que la menace venait de la société d'intérim. Après vingt minutes de discussion, le travail a repris, mais personne n'était convaincu. La nouvelle avait gagné la chaîne d'à côté, et avec elle l'indignation.

Dans la semaine, l'affaire a filtré sur internet. Des syndicats et des associations féministes ont envoyé des courriers de protestation à la direction de Peugeot. Un tract CGT a informé tout le monde dans l'usine et un peu partout les travailleurs étaient choqués et en discutaient. Au point que, mardi 11 octobre, la direction Peugeot a dû se résoudre à calmer le jeu. Non seulement la semaine de mise à pied lui sera payée, mais la jeune femme sera aussi payée à rester chez elle jusqu'au terme de son contrat, fin octobre. La direction s'est aussi engagée à obtenir de l'agence d'intérim qu'elle lui trouve une mission longue durée près de chez elle.

À l'origine, la jeune intérimaire souhaitait une embauche ferme chez PSA, et on en reste loin. Tout le monde n'en est pas moins content, à l'usine, du recul de la direction. Cela fait du bien au moral.

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